Débat des chefs: Et la gagnante ne sera pas PM!

Comme la plupart des Québécois, j’ai suivi religieusement le débat des chefs dimanche. Comme pour plusieurs, ce débat n’a pas représenté pour moi un tournant. En somme, j’ai apprécié l’importance de l’exercice sans changer d’avis concernant mon vote.

Et pour cause, cette fin de semaine, mon horaire et mes activités ont été réglés au quart de tour afin d’être prêt dimanche, à 19h30, pour suivre religieusement la longue soirée du débat des chefs 2012.

Curieusement, avant ce débat, j’étais certain pour qui j’allais voter. Je savais pertinemment que mon candidat favori, celui qui défend mes valeurs et convictions, ne gagnerait pas le siège de la circonscription que j’habite. Sauf miracle, j’étais sûr que le parti en qui j’ai placé mes espoirs n’arriverait même pas à constituer un groupe parlementaire.

C’est pour vous dire que ce débat de ce soir n’allait pas influencera mon vote. Par contre, j’étais aussi sûr qu’on allait enfin mettre Jean Charest sur le carreau. Du coup, la partie se joue entre deux richissimes candidats. En premier, Pauline Marois qui a hâte d’en découdre avec Ottawa à la première occasion qui s’offrira à elle. L’autre, François Legault qui a choisi de mettre sur la glace son rêve d’un Québec libre pour s’attaquer à son indépendance économique.

Voilà! Sauf catastrophe, Pauline Marois est presque sûre d’être la première femme première ministre du Québec. Elle a le vent dans les voiles, non pas parce qu’elle offre la meilleure plate-forme. Que non! C’est Jean Charest qui a perdu d’avance cette élection vu le nombre incroyable de casseroles qu’il traîne. Et puisqu’il faut le remplacer par un autre, le choix est limité!

Alors, dans mon cas, pourquoi ce débat valait-il la peine d’être suivi? Sans attentes, ça peut paraître loufoque! D’abord, c’est un exercice très important dans notre démocratie et qu’un revirement tragique, même hypothétique, n’est jamais à négliger. Ensuite, je voulais célébrer le dernier débat des chefs de Jean Charest comme PM! Puis, par curiosité pour voir Pauline Marois dans le siège de la favorite. Enfin, pour découvrir François Legault dans le fauteuil du fauteur de trouble et comment Françoise David allait se démarquer dans tout le brouhaha du débat!

Alors, au lendemain de ce marathon de l’avant, du pendant et d’après débat, mon premier constat est que François Legault a réussi son pari d’aller manger dans le vote du PLQ et dans celui du PQ. Il a d’ailleurs été aidé dans sa quête par Françoise David qui a grignoté encore plus le vote souverainiste. À eux deux, les néophytes de ce genre d’exercice ont ébranlé les deux partis traditionnels.

Et deuxième conclusion, et non la moindre, Françoise David, la gagnante de ce débat costaud des chefs, ne sera pas PM! La lutte à trois entre Pauline Marois, François Legault et Jean Charest persiste. Sans changement, il y a péril en la demeure! Allez voter pour que le Québec n’ait pas la gueule de bois le 5 septembre prochain.