Coderre contre Labaume : à quand le duel?

Le 29 juin dernier, je traînais dans les couloirs de Radio-Canada avec un ami. Un va-et-vient inhabituel a soudain attiré notre attention près du studio 85, juste à côté de l’entrée principale. C’était le jour du lancement d’une nouvelle émission.

Cet après-midi-là, Jean-Philippe Wauthier allait préenregistrer la première de La soirée est encore jeune. Il y avait du monde. Des patrons du diffuseur public qui ne cachaient pas leur fébrilité, Monsieur et Madame Tout-le-Monde invités par la maison pour faire le public et des travailleurs venus encourager leurs collègues.

L’ambiance était bon enfant, quand s’est présenté un invité de marque, Denis Coderre. Comme un aimant, il attirait naturellement les gens vers lui. C’était la première fois que je rencontrais en chair et en os l’homme qui «twitte» plus vite que son ombre. Fidèle à son image, le député de Montréal-Nord a salué tout ce qui bouge.

Je me suis retrouvé avec un petit groupe à échanger avec l’invité vedette. Soudainement, je me suis décroché du caucus. J’ai reculé de quelques pas pour avoir un plan large révélateur.

La ressemblance de Denis Coderre avec Régis Labaume, le maire de Québec, m’a sauté aux yeux. D’abord physiquement, en raison de leur taille inférieure à la moyenne et de leur embonpoint représentatif. Ensuite, par leur humour profondément second degré.

Plus j’écoutais Denis Coderre échanger avec le public dans les coulisses, plus son sourire scotché aux lèvres évoquait les tics de Labaume. Les fascinantes répliques clownesques des Labaume et Coderre dans Et Dieu créa Laflaque se sont télescopées dans ma tête.

À chaque réplique de ses interlocuteurs, Coderre réagissait au quart de tour par un punch digne des Galas Juste pour rire. Il commentait tous les sujets mis sur le tapis, sans exception. Coderre et Labaume, comme des siamois séparés à la naissance, par leurs mimiques fébriles et leur capacité à vouloir rire de tout et de rien, ont élevé le discours populiste au stade d’art à part entière. Et ça marche.

Depuis 2007, date de son arrivée au pouvoir à Québec, Régis Labaume a eu la main heureuse. Il a porté sa ville au firmament. Ici, Gérald Tremblay, constamment hors service, nous faisait honte. À Québec, la ville roulait à plein régime. Ici, on pataugeait dans les scandales. Montréal, ma ville, le poumon économique de la province, a été tassée de la page.

Certes, Denis Coderre n’est pas le sauveur. Et même ressuscité, ni Jésus, ni personne ne pourra gouverner Montréal, car elle est ingouvernable. Mais s’il est élu, à défaut d’une rivalité Canadien-Nordiques, nous allons au moins assister au duel Coderre-Labaume, qui va sûrement nous réveiller!

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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