D-Day: l’oubli, 70 ans après?

Le 6 juin 1944, le débarquement des alliés s’est mis en branle. Plus question de se défiler, de parler à son épouse, d’embrasser ses enfants ou d’aller juste saluer ses potes au bistro du coin. La guerre est là!

Dès l’aube, des dizaines de milliers de soldats prirent leur rendez-vous avec «notre» destin. Ils durent combattre en premier leur propre peur, avant de plonger depuis leurs chalands de débarquement dans la mer agitée.

Ils nagèrent dans le noir au milieu du feu nourri des canons. Un spectacle épouvantable s’offrait alors aux premiers combattants: des soldats qui tombent comme des mouches. Mais il fallait avancer, un centimètre à la fois, dans la pénombre, la boue, sous les sifflements des balles et des bombardements aveugles, au milieu des morts, des blessés, des vrombissements des moteurs, du déchaînement de l’océan. L’horreur!

La peur au ventre, des soldats anonymes durent se résoudre à commettre l’irréparable, celui de tuer pour survivre! Ils durent avancer encore dans l’inconnu. Ils n’eurent point le choix, quitte à abandonner un frère d’armes gisant dans sa mare de sang.

Durant cette matinée, dans le néant de la guerre, les soldats n’arrêtèrent jamais d’avancer. Ils endurèrent les cris des blessés, des amputés et les gémissements des moribonds. Ils finirent par vaincre leur propre peur.

Ce jour-là, sur les côtes françaises, il n’y avait ni nation, ni drapeau, ni langue, ni couleur de peau, ni croyance, ni coutume propre, ni valeur, ni frontière. Il y avait l’instinct de survie et l’envie de se battre contre l’abomination.

Des anonymes combattirent le mal. Ils étaient un fils, un frère, un père, un mari, un amant, un ami, un voisin. Ils embarquèrent au loin, vers le Vieux Continent, pour en finir avec les fascistes. Le vrai courage!

En quelques heures, des dizaines de milliers de soldats tombèrent sur le champ d’honneur d’Utah Beach, d’Omaha Beach, de Gold Beach, de Juno Beach et de Sword Beach. Ces lieux de combat légendaires se souviennent de la bravoure mémorable de ses martyres.

Lors d’Overlord, la plus grande opération militaire de l’histoire, des hommes du monde entier sont venus combattre les nazis au risque de leur vie.

70 ans plus tard, le nationalisme crasse reprend petit à petit le dessus. Comme si le passé avait été oublié! Quelle que soit son origine, la liberté a un prix. Tant de combattants valeureux le payèrent de leur vie dans l’enfer de la bataille de Normandie. Les a-t-on oubliés?