À l’attaque!

Le Mondial du Brésil gâte les amateurs avec un football d’attaque, des buts à profusion et une obsession de gagner jamais égalée dans cette compétition.

Lors des 36 premiers matchs de cette Coupe du monde, 108 buts ont été marqués, soit une moyenne de trois réalisations par match. Du jamais vu. Hélas, par le passé et durant des décennies, les entraîneurs ont confiné leurs joueurs dans des schémas tactiques défensifs, au détriment de leur naturel. Heureusement, la suprématie récente du Barça et de la sélection espagnole, avec leur beau jeu d’attaque, a fini par faire des émules.

Et pour cause, avant d’être formatés, tous les mômes apprennent le foot dans les ruelles, les terrains vagues ou les plages. Ils courent derrière le ballon avec une seule idée en tête : marquer des buts. Il n’y a aucune autre règle qui vaille, toute l’équipe se défend en groupe et est obsédée par l’attaque.

À la base, ce beau jeu se construit à partir de la possession de balle, s’en suit l’occupation du terrain sur une courte distance. De la sorte, le dernier défenseur n’est pas si loin de son attaquant le plus avancé. Le danger finit par s’imposer sur l’adversaire de tous les côtés.

Dans les années 1970, cette conception innée du jeu a été théorisée par le Hollandais Rinus Michels, le père fondateur du «football total». Il a fini par s’imposer en Europe avec son club, l’Ajax d’Amsterdam, et mener les Oranje à la finale du Mondial de 1974. Rinus a transmis son savoir-faire au Barça, avant de gagner l’Euro 1988, l’unique titre de la sélection hollandaise.

Les Hollandais sont devenus la référence du «football total» avec les héritiers de Rinus Michel, les Johan Cruyff, Louis Van Gaal, Guus Hiddink et Dick Advocaat. Des Argentins comme César Luis Menotti, Marcelo Bielsa, Angel Cappa et Ricardo La Volpe l’ont adopté et peaufiné, avant qu’il ne soit hissé au stade d’art par Pep Guardiola au Barça.

Certes, la possession de balle par des passes rapides et sans arrêt répétées en irrite certains. En fait, elle n’est qu’une préparation à une série d’inlassables assauts. La meilleure défense est l’attaque.

Dans cette optique, les défenseurs manient mieux le ballon que quiconque dans l’équipe, car ils le sortent de leur zone en jouant avec. Comme un bloc soudé, les joueurs et le ballon avancent ensemble et en même temps, et chacun assume la responsabilité de mener.

Même si l’Espagne a été éliminée prématurément, son approche du foot perdure et on ne peut que s’en réjouir.

 

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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