José Pekerman, l’homme qui révolutionna le foot colombien

Dans l’imaginaire collectif, la Colombie est perçue comme un pays du danger et du désordre. Or, au Brésil, les Colombiens étonnent par la grâce et l’élégance de leur foot.

Pour monsieur et madame Tout-le-Monde, la Colombie est associée aux narcotrafiquants, à la violence de sa guérilla et au désordre. Même dans le foot, la Colombie s’est illustrée par l’assassinat d’Andrés Escobar, l’auteur d’un but contre son camp face aux États-Unis au Mondial de 1994.

Hélas, même si la Colombie offre le visage d’un des pays des plus prometteurs d’Amérique latine – elle serait même sur le point d’intégrer le club des pays les plus riches –, les préjugés ont la peau dure.

Cette Colombie a beau produire des joueurs talentueux et inventer le «toque», ce style de football axé sur une succession de courtes passes rapides, sa sélection nationale sombrait jusqu’à 2012.

Cette année-là, la destinée des Los Cafeteros a été confiée à un Argentin, mais pas n’importe lequel. José Pekerman est un philosophe du ballon rond. Ancien joueur argentin obscur, il se convertit en chauffeur de taxi à la fin des années 1970, alors que son pays s’offre à domicile la Coupe du monde de1978. Obsédé par le «toque» colombien, il finit par avoir sa chance au début de la décennie suivante comme entraîneur des jeunes.

Plus tard, de 1994 à 2001, le gars accumule les succès sans faire de bruit. Avec son équipe nationale des moins de 20 ans, il gagne trois Coupes du monde de suite. En 2006, avec la sélection senior argentine, il n’a été éliminé qu’au stade des quarts de finale par les tirs au but face au pays hôte, l’Allemagne.

Huit ans après, en qualifiant la Colombie aux quarts de finale du Mondial brésilien, le sélectionneur argentin de la Colombie égalise un record qui tient depuis 1938. En deux Coupes du monde derrière le banc de l’Argentine et de la Colombie, Pekerman a aligné neuf matchs sans la moindre défaite durant le temps de jeu.

Le génie de Pekerman est palpable quand on observe la transformation extrême des Colombiens. Absents des trois dernières Coupes du monde, les Tricolores, sous sa houlette, se sont transformés en une équipe disciplinée, organisée et soudée comme un bloc.

Ce bourreau de travail discipliné et calme a révolutionné le foot colombien. Il est en train de réussir un parcours parfait.

Avec une attaque percutante menée par le génie de l’incroyable James Rodriguez, Los Cafeteros ont tous les atouts pour aller jusqu’au bout sous les ordres de José Pekerman.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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