Pourquoi cette vie?

Pour saisir l’horreur d’une guerre, les mots savants de spécialistes chevronnés et de reporters aguerris ne valent pas la voix d’une victime au milieu du brasier!

Estomaqué dans votre salon, vous regardez les chaînes d’information en continu qui essayent de vous expliquer cette interminable guerre israélo-palestinienne. Les chiffres vous donnent le tournis, car le bilan humain ne cesse de s’alourdir.

Du côté de Gaza, après deux semaines de raids aériens et de bombardements israéliens, on dénombre près de 600 morts. Au moins 9 femmes et plusieurs dizaines d’enfants figurent parmi les victimes. Côté israélien, 27 soldats ont été tués, en plus de 2 victimes civiles. Cette escalade est la plus meurtrière depuis 2009.

Les journalistes font leur possible pour être fidèles à la réalité. D’un côté, ils vous offrent les images de maisons à Gaza soufflées par les bombes israéliennes. De l’autre, les milliers de roquettes lancées par le Hamas sur les quartiers israéliens sont explicités.

Abasourdi, vous voyez des civils palestiniens courir à pied pour fuir les frappes israéliennes qui résonnent dans le ciel de Gaza. Dans les décombres d’immeubles frappés, certains tentent de sauver ce qui peut encore l’être. Les images de désolation sont difficiles, comme ces rues jonchées de corps calcinés et en lambeaux.

Dans l’hôpital de la ville de Gaza, l’afflux des blessés ne s’arrête plus. Autour d’enfants morts, fous de rage, leurs proches crient leurs derniers adieux déchirants.

Côté israélien, à chaque roquette lancée par le Hamas, les sirènes retentissent et les civils courent à leurs abris. Des citoyens apeurés appuient devant les caméras du monde l’offensive de Tsahal contre Gaza, car, à leurs yeux, elle est la seule solution pour détruire les tunnels qui serviraient au Hamas à passer des armes et à s’infiltrer en Israël.

L’abomination perdure, pourtant, on vous explique que les efforts diplomatiques s’activent de partout, sans aucun résultat. L’escalade semble être la règle, et les bombardements ne cessent de s’intensifier, avec les combats au sol. Le chaos s’est installé pour de bon.

Puis, au détour d’un énième reportage, une scène bouleversante vous saisit d’effroi. Dans la cour d’un hôpital, au milieu de milliers de réfugiés perdus sans zones vertes pour assurer leur protection, une adolescente palestinienne s’adresse en larme aux caméras de la planète. Dans un anglais parfait, elle hurle son chagrin et son innocence violée : «Quand tout cela va-t-il s’arrêter? On est en 2014, je veux du changement, je veux être éduquée. Il y a tant de gens au monde, pourquoi moi encore? Pourquoi cette vie?»

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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