Malala contre Drainville

Malala Yousafzai. Susan Walsh / The Associated Press Photo: Susan Walsh/AP

Le prix Nobel de la paix décerné à Malala Yousafzai est une véritable taloche sur le visage de Bernard Drainville et les partisans de la laïcité radicale.

Pendant plus d’un an, l’apôtre d’une charte extrême et ses acolytes nous ont martelé qu’une femme portant le voile est indigne de la neutralité de l’État, car, au mieux, c’est une aliénée conditionnée à la servitude, au pire, c’est une agente dormante de l’internationale djihadiste!

Personne ne nie que le port du voile est instrumentalisé par des islamistes radicaux pour réduire la femme à un simple objet domestique. Pire, des pays comme l’Arabie Saoudite et l’Afghanistan pratiquent un apartheid systémique contre les femmes.

Cela dit, le cas Malala nous démontre qu’une femme voilée peut aussi être libre, neutre et une militante courageuse des droits des femmes. Si le prix Nobel de la paix lui a été attribué, c’est parce que cette jeune Pakistanaise s’était élevée au risque de sa vie contre l’obscurantisme taliban. Elle en a payé le prix fort d’une balle en pleine tête quand ses bourreaux ont attaqué son bus sur le chemin de l’école.

Malala, l’adolescente voilée, est devenue une icône mondiale pour l’éducation des filles. On l’invite partout et les plus puissants de notre planète la reçoivent avec les honneurs, car son courage impose le respect.

Au siège de l’ONU, le 12 juillet 2013, la plus jeune lauréate du prix Nobel de l’histoire a limpidement expliqué son combat devant le monde entier: «Nos stylos et nos livres sont nos armes les plus puissantes. Un enfant, un professeur, un livre et un stylo peuvent changer le monde.»

Comme Malala, une femme voilée qui va à l’école, qui travaille et qui est libre de ses faits et gestes, est une arme fatale pour combattre l’islamisme radical et tous ses intégristes!

Mais si cette même femme voilée qui va à l’école, qui travaille, ne se sent pas la bienvenue, si elle n’est pas accueillie dans le respect et la dignité dans sa société laïque, elle se sentira rejetée. Et d’une arme fatale pour combattre les fanatiques, elle sera réduite à un pétard mouillé!

Chez nous, au lieu de criminaliser l’intégrisme religieux, Bernard Drainville et ses adeptes ont politisé la liberté de croyance à des fins électorales!

Or, pour lutter contre l’intégrisme religieux, il faut encourager l’éducation des femmes voilées et leur accès au marché du travail. Il faut aussi venir en aide à une minorité de femmes confinée entre quatre murs. Celles-là, aucune charte ne peut les soustraire des griffes de l’obscurantisme religieux. Leur salut passe par le travail social!

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