La vie continue, mais…

Photo: Adrian Wyld/La Presse Canadienne

Les récents événements tragiques qui ont secoué le Canada ne doivent pas être un prétexte pour affoler les citoyens ni un voile pour cacher les failles sécuritaires à pointer du doigt.

Qu’il est horrible de voir certains analystes et commentateurs sombrer dans la terreur et la transformer en un interminable spectacle d’horreur qui tourne en boucle sur tous les médias! C’en est presque indécent.

Après les assassinats crapuleux de Saint-Jean-sur-Richelieu et d’Ottawa, il est aussi choquant d’entendre certains de nos décideurs politiques claironner que notre vie paisible au Canada va changer. Même si on a été ébranlé un peu, il ne faut surtout pas céder à la panique. Au contraire, il faut être déterminé et tirer les leçons des erreurs commises!

Pointer du doigt les failles dans la sécurité du pays ce n’est pas prendre en grippe sa police et ses services d’intelligence. Les agents de renseignements opèrent dans la pénombre et leur travail est dangereux, difficile et ingrat!

Mais les deux derniers actes d’agression abominable ont dévoilé les lacunes dans la gestion de la sécurité intérieure. Comment se fait-il que le Canada, un pays en guerre contre le groupe État islamique, n’ait pas pris les mesures adéquates et nécessaires pour sécuriser son propre territoire et parer à toute éventualité?

Comment se fait-il que des personnes hautement atteintes mentalement et qui montrent des signes de radicalisation extrêmes courent toujours nos rues, au vu et au su de nos services de renseignements et de police? C’est lamentable et des responsables doivent répondre de leurs actes.

Aux États-Unis, la récente intrusion d’un ancien combattant en Irak à la Maison-Blanche a contraint Julia Pierson, la directrice du Secret Service, de passer un mauvais quart d’heure devant une commission du Congrès américain. Après avoir essuyé les critiques des élus, la responsable de la sécurité du président a fini par démissionner.

Nous sommes une société de plus en plus diversifiée et nous vivons dans un monde complexe qui peut nourrir la paranoïa, les suspicions, l’amalgame et le lynchage populaire ou médiatique. Pour calmer les citoyens, il faut des réponses rapides et efficaces dans l’esprit de nos lois et nos chartes des libertés.

Nous n’avons plus le droit de tolérer l’incitation à la haine de prédicateurs ou d’internautes fanatiques, des pratiques interdites par nos lois, par ailleurs. Personne ne peut appeler au meurtre et dénigrer notre démocratie impunément. Et personne n’a le droit d’ostraciser nos musulmans continuellement.

Il ne faut surtout pas politiser la lutte contre l’intégrisme islamiste, mais criminaliser ses actes. Sinon, nous mettons en péril notre paix sociale!

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