Quand le soccer s’immisce dans la présidentielle en France

Avant le face à face de mercredi dernier, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont subi un grand oral télévisé où le soccer s’est immiscé dans la compagne présidentielle.

Jeudi 26 avril, les deux candidats ont été les invités de «Des paroles et des actes», l’émission phare de France 2. Ils ont subi tour à tour un questionnaire en règle mené par trois journalistes. Ce jour-là, François Lenglet, le célèbre chroniqueur économique de BFM TV, a démarré son interview avec François Hollande par une question en relation avec le soccer. Il a mis en corrélation la fiscalité et les performances des équipes de soccer au niveau international.

Le journaliste s’est basé sur une étude réalisée par trois économistes dont deux Français, Emmanuel Saez et Camille Landais. Cette étude est intitulée «Taxation et immigration internationale des superstars, la preuve par le marché européen du football».

Les auteurs de cette étude ont analysé le lien entre le niveau d’impôt dans un pays donné et les performances de ce pays dans les compétitions internationales de football. Ils ont démontré de façon assez claire que plus un pays a un taux d’imposition élevé, moins il est performant sur la scène footballistique.

Pour une raison simple, dès lors qu’il y a une mobilité des joueurs, les pays à taux d’imposition faible ont pu attirer les bons joueurs et conserver leurs bons joueurs nationaux ce qui a conduit à l’amélioration des performances de leurs clubs. C’est notamment le cas des championnats nationaux de soccer anglais, espagnols et italiens.

Ainsi, le journaliste s’est questionné quant à l’impact de la proposition de Hollande de taxer à 75 % les revenus supérieurs à 1 million d’euros sur le niveau du soccer français. Un championnat qui est à la traîne par rapport aux autres championnats européens.

D’un calme olympien et cinglant en même temps, Hollande a lancé au journaliste : «Mais vous êtes obligé de trouver des économistes pour arriver à cette conclusion que les gens se déplacent là où il y a le moins d’impôt. C’est assez évident.»

Pour le candidat favori de la gauche, c’est absurde qu’au risque que les gens s’en aillent, il faille ne taxer personne. Par la suite, il a expliqué que sa proposition était dirigée plutôt vers les dirigeants des grandes entreprises qui sont en situation de décider eux-mêmes de leur propre rémunération devant des assemblées générales d’actionnaires et qui s’attribuaient des bonus de plus d’un million d’euros.

Pour Hollande, on ne peut pas être patron d’une entreprise qui souhaite la modération salariale pour ses ouvriers et en même temps s’attribuer des rémunérations aussi élevées que 16 millions d’euros avec des taux de progression aussi élevés que 34 % pour les patrons du CAC 40. Il a ajouté que c’était normal qu’en période de crise et de difficulté d’être patriote.

En conclusion, Hollande a lancé à la blague que si cette étude était vraie, alors le foot belge et le foot luxembourgeois devraient être les meilleurs en Europe, ce qui n’est pas le cas!

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.