Le jeu de l’imitation, un film à voir

Photo: Archives Métro

En ces temps de terreur, Le jeu de l’imitation est à voir. Ce film nous montre à quel point l’humain est capable de s’élever dans la douleur, comme il peut sombrer dans la noirceur des ténèbres.

Dans ce long métrage voué à rafler plusieurs Oscars, le jeu de Benedict Cumberbatch est à couper le souffle. Les critiques sont presque unanimes, l’acteur britannique devenu célèbre par sa prestation dans la série télé Sherlock livre sa meilleure prestation en carrière. Il campe à merveille le rôle de Alan Mathison Turing, un mathématicien, cryptologue et informaticien britannique.

Alan Turing est l’auteur, dans les années 1930, d’un texte fondateur de l’informatique et est derrière des concepts de programmation, ce que l’on nommera par la suite la machine de Turing, l’ancêtre des ordinateurs.

Même s’il a été l’un des artisans de la défaite nazie, dans les années 1950, l’homosexualité d’Alan Turing lui vaut des poursuites judiciaires. Pour éviter la prison, il choisit la castration chimique. En 1954, il est retrouvé mort dans la chambre de sa maison à Manchester, apparemment il se serait suicidé. La reine Élisabeth II a fini par le gracier à titre posthume en 2013.

Le jeu de l’imitation nous plonge dans le début des années 1940. Hitler et les nazis ont déjà fait main basse sur une grande partie de l’Europe. À Londres, le mathématicien prodige Alan Turing est embauché par l’armée britannique pour intégrer les rangs d’une brigade de spécialistes chargée de décrypter Enigma, le code radio des nazis.

Très vite, l’entêtement et l’indépendance d’esprit de Turing lui aliènent les autres membres de l’équipe qui ont rejeté avec mépris son hypothèse selon laquelle seule une machine pourrait percer le mystère d’Enigma. Contre vent et marée, le mathématicien se tourne vers Winston Churchill, qui lui permet le financement de l’opération.

L’histoire de Turing est connue, pourtant, le film réussit à tenir en haleine le spectateur, car au-delà de l’intrigue, il est plongé dans ce temps de guerre où le meilleur et le pire s’expriment. Quand on subit cette immersion dans ces situations ténébreuses, on voit des êtres humains basculer vers leur côté sombre et révéler leur barbarie, mais on voit aussi des Turing s’élever contre ­l’horreur et devenir une inspiration pour tous.

Ce film nous livre une vérité incontestable, si les Alliés ont fini par vaincre les nazis et les fascistes, ils ont aussi enfanté des services d’espionnage aussi terribles qu’inhumains. Ils finiront par être hors de contrôle de leurs propres gouvernements élus démocratiquement.

Sept décennies après, c’est encore une leçon à méditer pour tous!

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