Dieudonné: le vrai du faux!

Dieudonné est devenu un personnage radioactif. Dans les médias de masse, personne n’ose plus en débattre à part pour le tailler en pièces. Or, qui veut reconnaître le vrai du faux dans les «affaires Dieudonné»?

 J’ai rencontré Dieudonné il y a plus de six ans. À l’époque, je l’ai interviewé pour le compte de l’hebdomadaire marocain Telquel. Au lendemain de notre tête-à-tête, avec deux amis, j’ai assisté à son spectacle hilarant, au National à Montréal. C’était avant qu’il ne devienne persona non grata, même au Québec.

Cette soirée-là a été mémorable, car, en plus de la performance renversante de l’humoriste, pendant le spectacle, mes amis et moi avions suivi en simultané sur l’internet l’élection historique de Barack Obama comme premier président noir de l’Amérique. Ça paraît loin du coup. 

Depuis lors, Dieudonné n’a cessé d’enflammer les médias de l’Hexagone par ce qui est communément désigné par ses «frasques antisémites». En effet, comme plusieurs, j’ai été choqué sans prendre le soin de vérifier les propos rapportés par la meute, ni leur contexte, ni les explications de «l’accusé». On nous a dit: «Dieudonné est coupable», et c’était suffisant pour enterrer l’humoriste. Pourtant, l’homme m’avait bien explicité sa mécanique.

Étant un personnage engagé qui n’hésitait plus à verser dans la provocation, au nom de la sacro-sainte liberté d’expression, Dieudonné a fini par déclencher un déluge de réactions de colère et d’indignation. Il n’avait plus les égards des médias. Pour provoquer la meute de journalistes et se réapproprier son droit à la parole, il a tenté le tout pour le tout. Il a demandé à Jean-Marie Le Pen de parrainer sa fille. Du coup, cette «nouvelle» a tourné en boucle dans les médias. L’humoriste engagé a fini par monopoliser les projecteurs. 

Depuis cela, les «affaires Dieudonné» n’ont cessé d’enflammer les médias français jusqu’à tout récemment. Après les attentats terroristes de Paris, les agences de presse ont relayé son énième «dérapage». On a appris que Dieudonné a affirmé «Je suis Charlie Coulibaly», du nom de l’auteur du massacre perpétré à l’épicerie Hyper Cacher, le 9 janvier, près de la porte de Vincennes à Paris.

Comme le reste du troupeau, je me suis dit que c’est le dérapage de trop, mais grâce à un récent épisode de l’émission Arrêt sur image, j’ai compris dans quel stade très avancé de désinformation nous nous sommes rendus.

Dans ce qui apparaissait comme la primeur de la semaine à Arrêt sur image de vendredi dernier, Dédier Porte, chroniqueur et humoriste français, il collabore entre autres à Médiapart, a présenté ce qui avait l’apparence d’une violente diatribe antisémite de Dieudonné, au micro de Jean-Marc Morandini sur Europe 1.

Évidemment, Dédier Porte a malicieusement confondu Dieudonné et le journaliste Philippe Tesson, ainsi que les musulmans et les juifs. En moins de cinq minutes, la lumière et la vérité éclateront peut-être au grand jour pour les esprits libres et indépendants.

Écoutez Dérapage raciste chez Morandini: heureusement, Porte était là!, et faites-vous votre propre tête au sujet de Dieudonné et ses «dérapages».

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