Laïcité: sortir du cul-de-sac

Avec la montée du nombre de présumés candidats au djihad, il faut dépolitiser le débat sur la laïcité et dédiaboliser notre minorité musulmane. Sinon, le pire est à nos portes!

Alors que ce débat aurait dû être une belle occasion pour opérer une mise à jour salvatrice de nos lois et nos institutions, il s’est mû en une glissade vers cette guerre des civilisations tant espérée par les prophètes de malheur.

Toute prise de position tranchée dans ce débat qui taraude le Québec équivaut soit à une apologie de l’islamophobie ou du terrorisme! Il n’y a plus de nuance qui vaille et les opinions sont de plus en plus polarisées.

Pour les laïques radicaux qui veulent bannir complètement toute représentation de la foi sur la place publique, la religion – surtout l’islam, et par ricochet, les autres religions – est une aberration au 21e siècle. Elle est sexiste, homophobe et incite à la haine. Alors, voilez cette religion que je ne saurais voir!

Pour les défenseurs d’une liberté de culte extrême, le droit de pratiquer sa religion primerait même sur les valeurs d’une démocratie libérale, et ce, au mépris de l’égalité entre les femmes et les hommes, des droits des homosexuels et de la liberté de culte.

Alors, comment allons-nous nous en sortir? Avec la clarification de nos lois et la rigueur des médias, l’éducation est la pierre angulaire sur laquelle doit se bâtir une nouvelle ère d’entente dans la solidarité et non pas dans la confrontation.

Et pour cause, quoi qu’on dise des religions, ils ne sont pas qu’obscurantisme. Avant tout, elles ont été des voix avant-gardistes en leur temps, mais leur instrumentalisation politique a détruit leur message originel. Et bizarrement, cette même instrumentalisation plombe la laïcité.

Justement, un survol des joutes houleuses qui empoisonnent le débat sur la laïcité nous met devant un fait inquiétant: la méconnaissance et le mépris des croyances des uns par les autres et vice-versa. Il ne faut surtout pas s’étonner que rien de bon ne sorte de ce dialogue de sourds.

La solution? Nos différents paliers de gouvernement, en étroite collaboration avec tous les partis politiques et la société civile, doivent clarifier nos lois et simplifier leur application avec la mise en place de balises claires qui encadrent tout accommodement raisonnable.

Quant aux médias, c’est la rigueur et non le sensationnalisme qui doit guider leur travail au-delà de toute surenchère pour doper leur audimat.

Dans la foulée, nous devons introduire dans nos écoles, à tous les niveaux, un enseignement qui rétablisse l’apport des religions dans l’épanouissement de l’humanité tout en mettant le doigt sur ce qui les a rendues caduques. En parallèle, il faut préparer nos jeunes à apprivoiser et comprendre les bienfaits d’une laïcité qui protège les minorités religieuses dans un parfait respect de notre démocratie libérale.

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