Laïcité : le jour de la marmotte!

En sept ans, on a eu trois rendez-vous historiques pour en finir avec ce débat empoisonné sur la laïcité au Québec. On en a raté deux et un troisième échec se pointe à l’horizon.

Le 23 mai 2008, au lendemain de la parution du rapport Bouchard-Taylor, j’étais parmi les invités de l’une des premièrss table-ronde sur cette nouvelle. C’était à l’émission de Christiane Charette à la Première chaîne de Radio-Canada.

Ce jour-là, j’étais aux côtés de Charles Taylor, l’un des deux commissaires, Nathalie Petrowski de La Presse, Josée Legault du Voir et l’artiste Jamil. Rapidement, mes consœurs ont pris d’assaut l’éminent philosophe pour tailler en pièces son œuvre. Cette même médecine a été appliquée au rapport Bouchard-Taylor partout à travers le Québec.

Ayant suivi de près les travaux de cette commission, j’étais convaincu que son rapport allait devenir une référence en la matière. Hélas, faute de hauteur, de courage et de clairvoyance, autant le Parti libéral du Québec (PLQ) que le Parti québécois (PQ) ont tué dans l’œuf ce rapport avant-gardiste. Celui qui aurait fait du Québec un précurseur mondial dans le domaine.

Le premier ministre de l’époque, Jean Charest, a tabletté le rapport et s’est empressé de faire voter aux députés à l’unanimité une motion pour le maintien du crucifix dans le «Salon bleu» de notre Assemblée nationale.

Quant au PQ, ses bonzes ont mené une charge effroyable contre le travail de cette commission, ont ridiculisé publiquement ses commissaires et ont jeté rapidement ce rapport historique à la poubelle.

En 2013-2014, les péquistes nous ont offert un cadeau empoisonné : la charte de Drainville. Aveuglé par son «grugeage de vote» ridicule, le PQ nous a fait rater une deuxième occasion en or de torde le cou au débat houleux sur la laïcité qui ne cessait de diviser notre société.

En effet, la Coalition avenir Québec (CAQ), Québec solidaire (QS) ainsi que des voix respectées du Québec moderne, notamment les trois anciens premiers ministres, Lucien Bouchard, Bernard Landry et feu Jacques Parizeau, ont appelé à une charte sur la base des recommandations de Bouchard-Taylor.

Là aussi, je me suis dit que cette fois allait être la bonne. Mais non! Le gouvernement Marois a échappé le ballon et raté une entente historique qui aurait stoppé la polarisation de notre société.

Un an après, le gouvernement Philippe Couillard a fini par légiférer à ce sujet. Certes, comme cadre de travail, ses propositions sont un pas vers la bonne direction, mais ce gouvernement a manqué de courage.

Les libéraux du Québec savent qu’une quasi-unanimité de Québécois s’est ralliée à la version avant-gardiste de Bouchard-Taylor, pourtant ils nous ont offert une vision minimaliste qui va enrager encore plus une majorité de Québécois.

Et qui va payer les pots cassés? Nos minorités religieuses, particulièrement les musulmans.

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