L’État islamique en 10 points

In this Thursday, Oct. 15, 2015 photo, Iraqi security forces and Sunni volunteer tribal fighters stand guard as the sun sets after clashes against Islamic State group, Iraqi security forces advanced their position in the eastern suburbs of Ramadi, the capital of Iraq's Anbar province, 70 miles (115 kilometers) west of Baghdad, Iraq. (AP Photo) Photo: The Associated Press

À heure de grande écoute, le monde a droit à la barbarie de l’État islamique (IÉ), mais sa majorité ignore son origine. La voici en 10 points :

  1. En 2003, sur la base d’un mensonge éhonté – la supposée détention d’armes de destruction massive –, l’administration Georges W. Bush a envahi l’Irak sans plan pour gérer l’après-guerre.
  2. L’armée américaine a accumulé les bavures et ses blindés protégeaient le ministère du Pétrole alors que les musées et le pays étaient laissés aux mains des pillards. Les sept premiers mois de l’invasion, l’ONG Iraq Body Count a recensé au moins 7000 civils tués par les Américains.
  3. Rapidement, Paul Bremer a lancé l’éradication du parti Baas, le parti unique au pays, a dissous l’armée irakienne et a libéralisé l’économie jusque-là étatisée. D’un trait de stylo, le nouvel administrateur américain de l’Irak a mis au chômage quelque 50 000 baasistes, 400 000 soldats et des centaines de milliers de fonctionnaires et de travailleurs.
  4. Avec le chômage de masse et les morts civiles par milliers dans un climat d’humiliation, d’arbitraire et de chaos, les Américains sont passés de libérateurs à occupants. Les Irakiens ont été poussés vers l’insurrection avec l’aide de cadres et de militaires aguerris qui disposait de relais à travers tout le pays et qui se trouvait sans chèques de paie, ni perspectives d’avenir.
  5. En embuscade, Al-Qaïda n’attendait que ce faux pas pour sévir. Dans ce chaos, Aboubaker Al-Bagdadi est apparu sur les radars. Il rejoint les insurgés, avant de passer, en 2004, dix mois de détention dans le Camp Bucca dirigé par les Américains.
  6. Toute la structure de commandement de l’ÉI telle qu’on la connaît aujourd’hui est passée entre les mains des Américains dans cette même prison du Camp Bucca, avant d’être libérée sans aucune raison!
  7. À sa sortie de prison, Al-Bagdadi s’est joint à la nouvelle succursale de la nébuleuse de Ben Laden en Irak. En 2006, il fait désormais partie d’un conseil consultatif de djihadistes qui proclama l’État islamique d’Irak (ÉII) affilié à Al-Qaïda.
  8. En 2013, deux ans après le début du conflit syrien, l’ÉII change de nom pour celui d’État islamique en Irak et au Levant (ÉIIL), plus connu dans la région comme Daech, son acronyme en arabe.
  9. Dans une lutte de pouvoir sans merci, Daech prend petit à petit ses distances d’Al-Qaïda. À l’été 2014, c’est un Al-Bagdadi affranchi qui s’est réclamé calife de l’ÉI pour rétablir le califat et enjoindre aux musulmans de la planète d’y adhérer.
  10. Depuis lors, l’ÉI contrôlerait la moitié de la Syrie et le tiers de l’Irak, disposerait de troupes de plus de 100 000 djihadistes, régente un butin de guerre colossal, bénéficie de la vente du pétrole en noir et jouit d’un soutien dans le monde entier. Il a ainsi initié l’explosion d’une barbarie jamais atteinte depuis l’avènement de l’islam il y a quatorze siècles.

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