Pauvre Michel Therrien!

Michel Therrien va-t-il être congédié? Depuis 35 ans, l’espérance de vie d’un entraîneur-chef à la tête des Canadiens de Montréal n’atteint plus les quatre saisons, car ses partisans ont la mèche courte et ses dirigeants n’ont aucune marge de manœuvre.

Et pour cause, cette année, après son meilleur début de saison à vie – et on parle ici de 106 d’histoire –, le Canadien a piqué du nez pour enchaîner la pire séquence de défaites de son histoire.

Du coup, la tête de l’entraîneur-chef, Michel Therrien, est réclamée par les partisans. Justement, il n’y a rien de plus risqué au Québec qu’être l’entraîneur-chef du Canadien.

Ça me rappelle ce lundi 9 mars 2009. Ce jour-là, Henri-Paul Rousseau, ancien président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec, a fait un discours devant la chambre de commerce du Montréal métropolitain pour s’expliquer sur son rôle dans les pertes de notre caisse de quelque 40 milliards de dollars.

Normalement, si le bas de laine des Québécois enregistre des pertes record, le mea culpa de son président et chef de la direction aurait dû accaparer toute l’attention médiatique. Pourtant, ce lundi-là, le congédiement de l’entraîneur-chef du Canadien, Guy Carbonneau, a causé une éclipse médiatique salvatrice pour Henri-Paul Rousseau. Pour vous dire, notre perte de 40 milliards de dollars ne valait rien devant le risque que le Canadien soit exclu des séries!

Dieu seul sait, comment notre Michel Therrien endure-t-il la pression inhumaine qui s’abat sur lui ces jours-ci? Ce même coach marchait carrément sur l’eau en début de saison. Deux mois après, son bateau prend l’eau de partout.

Qui aurait prédit qu’à la veille de la trêve du match des étoiles de la LNH, notre Michel Therrien jouerait son poste? Mathématiquement parlant, avec 50 points en banque après 46 parties jouées, nos Glorieux ont donc besoin de récolter 46 à 48 points lors de leurs 36 matchs restants pour espérer accéder aux séries. L’objectif numéro un.

Comment Michel Therrien pourra-t-il aligner 24 victoires en 36 matchs alors qu’il a sur le dos les journalistes et une partie incroyable de partisans qui réclament sa tête sur les médias sociaux? Comment réagira-t-il à cette réalité aussi violente qu’il a prise dans la face? Finira-t-il par être sacrifié par son directeur général, Marc Bergevin? Sera-t-il ainsi victime du syndrome de la troisième saison, car aucun entraîneur-chef des Canadiens de Montréal n’a réussi à compléter quatre saisons de suite depuis 1979 et l’époque du légendaire Scotty Bowman?

Pour les croyants, les vrais, il suffit que la troupe de Michel Therrien gagne trois de ses quatre prochains matchs pour que la magie opère. Les Sénateurs d’Ottawa l’ont fait l’année dernière. Avec un gardien recru, ils ont assuré leur place en séries éliminatoires après avoir gagné 23 de leurs 31 derniers matchs. Pourquoi pas le Canadien?

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