La fin de #Agression NonDénoncée?

À cause du fiasco du procès Gomeshi, dorénavant, les victimes de crimes sexuels y penseront à deux fois avant de porter plainte.

Pour ainsi dire, les victimes portées par la vague #Agression NonDénoncée risqueront de susciter plus la suspicion que l’appui, jusqu’à preuve du contraire. Hélas!

La crédibilité d’une plaignante sera mise en doute par le public. Et au lieu des gestes de soutien, elle sera assaillie de questions qui mettent en doute sa crédibilité : pourquoi es-tu restée en contact avec ton présumé bourreau après avoir été sa victime? Pourquoi as-tu gardé le silence aussi longtemps?

Malheureusement, dans ce genre de procès d’agression sexuelle, les attentes du public sont délirantes. Il s’attend alors à ce que la victime soit une sainte-nitouche. De même, il s’attend à ce qu’un agresseur ait les traits d’un monstre.

Or, la réalité est autre, car les notions de soumission, de peur et de honte dans les rapports entre les victimes et leurs bourreaux dépassent toute logique!

Et les précédents existent. L’affaire de l’ex-impresario Guy Cloutier en est un exemple édifiant. Il y a presque 11 ans, Nathalie Simard a brisé le silence avec un courage déconcertant. Elle a osé confondre Guy Cloutier, l’un des hommes les plus puissants du showbizz québécois.

L’ex-chanteuse populaire a crié haut et fort que son agresseur abusait d’elle allégrement avec des viols à répétition depuis ses 9 ans.

À l’époque, qui aurait cru Nathalie Simard sur parole? Il a fallu une confrontation avec l’ex-impresario enregistrée par la police à son insu pour que ce prédateur tombe pour l’avoir agressé sexuellement pendant plusieurs années ainsi qu’une autre personne dont l’identité a été gardée confidentielle par le tribunal.

C’était le cas aussi dans l’affaire de l’ex-caporale Stéphanie Raymond. Parce qu’elle se laissait faire, l’adjudant André Gagnon l’aurait exploitée pour assouvir ses pulsions sexuelles. Le long de ce procès, le comportement de Stéphanie Raymond a été mis sur la sellette. Son supérieur a été acquitté et sa cause a depuis été portée en appel.

Pourtant, en avril 2014, dans Crimes sexuels : le cancer qui ronge l’armée canadienne, les journalistes de L’Actualité Noémi Mercier et Alec Castonguay ont levé le voile sur ce fléau qui touche l’institution militaire du pays depuis des années. Un chiffre parmi tant d’autres donne la nausée : chaque jour, cinq personnes sont agressées sexuellement dans les Forces canadiennes.

Alors, face à de présumées victimes, il ne faut jamais perdre de vue une amère réalité : questions agressions sexuelles au Québec, les données officielles de notre gouvernement sont plus qu’alarmantes. Un chiffre résume ce fléau : 1 femme sur 3 a été victime d’au moins une agression sexuelle depuis l’âge de 16 ans.

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