Monsieur Gaétan Barrette, ne nous dites pas que ce n’est pas faisable

Alors qu’à Québec nos députés tournent au ridicule le débat sur le nombre de nouveaux arrivants à accueillir, beaucoup d’immigrants qui sont déjà ici pataugent dans l’absurde.

À ce sujet, lisez le papier de la journaliste de Radio-Canada, Sophie Langlois, et vous allez tomber des nues. «Le prix d’un rêve: perdre son métier en immigrant», tiré du même reportage diffusé lundi dernier, nous montre le destin renversant d’un couple de médecins qui a choisi le Québec comme terre d’accueil.

Même après presque une décennie et demie dans les tranchées de l’immigration, des années où j’ai été témoin de destins professionnels brisés à la pelle, je n’arrive pas à me résigner. Chaque nouvelle histoire me remue. Me scandalise!

Voilà l’histoire tragique d’un couple, du monde raffiné, deux médecins hautement qualifiés, mais chassés de leur propre pays par la guerre civile éclatée en Syrie en 2011. Installés chez nous, au Québec, au lieu de profiter de leur savoir-faire, le non-sens de notre bureaucratie les a plongés dans une situation kafkaïenne.

Il faut lire cet article et aussi voir son reportage pour essayer de saisir l’incompréhensible. Cette nouvelle méritait un débat relayé par nos télés, tribunes radiophoniques et notre presse écrite. Hélas!

Si c’était l’histoire d’un couple d’immigrants ou de réfugiés syriens impliqués dans un quelconque fait divers ou dans une sordide affaire de terrorisme, il aurait eu les feux de la rampe braqués sur lui. Il aurait eu droit à des manchettes incendiaires et les faiseurs d’opinions des autres médias se seraient délectés d’une telle misère.
Mais l’histoire d’un couple de médecins d’origine syrienne écrasé par le rouleau compresseur de notre aberrante bureaucratie, qui s’en soucie?

Si vous saviez le nombre d’immigrants qui ne demandent qu’à participer à notre bien-être collectif, vous allez être étonnés. Malheureusement, plusieurs finissent par être écœurés par notre bureaucratie, plient l’échine et acceptent de vivre dans la précarité.

Je ne veux absolument pas abdiquer à cette fatalité imposée par notre bureaucratie. Le Québec de la Révolution tranquille, du Québec inc., celui qui a nationalisé Hydro-Québec et créé la Caisse de dépôt et placement dispose d’assez d’intelligence pour faire de notre territoire l’une des contrées les plus évoluées de notre planète, notamment grâce à l’apport de l’immigration.

Ce Québec-là, ne peut-il pas réfléchir à une médecine responsable menée par tous ces médecins issus de l’immigration, mais qui chôment? Ne peut-il pas créer des dispensaires populaires implantés dans les quartiers défavorisés et les régions éloignées pour permettre à tous ces médecins, d’abord, de soulager notre réseau de santé asphyxié pour, ensuite, se mettre à niveau des pratiques québécoises et ainsi intégrer graduellement leur statut de médecin?

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