Qui se souvient du printemps érable?

Photo: Yves Provencher/Métro

Avec l’acrimonieuse saga opposant la députée et porte-parole péquiste en matière de santé, Diane Lamarre, au ministre libéral de la Santé, Gaétan Barette, il y a de quoi être dégoûté par l’action politique.

Qu’ils soient péquistes ou libéraux, de l’opposition ou aux commandes des rênes de l’État, c’est presque toujours la même rancœur qui dicte les jugements des uns et des autres.

Quand le gouvernement jouit d’une majorité confortable, comme c’est le cas pour l’actuel gouvernement de Philippe Couillard, il ne joue même pas les gros bras, il impose sa vision aux autres partis, même si la majorité de l’électorat ne l’a pas choisi.

À ce moment-là, l’opposition ne conçoit malheureusement sa survie que par un blocage tous azimuts du gouvernement pour avoir droit aux fameux clips des nouvelles au nom de la sacro-sainte visibilité médiatique.

Oui, il y a un processus démocratique, des commissions parlementaires, et j’en passe, mais ce jeu du chat et de la souris imposé par cette pièce de théâtre politique fade a de quoi enrager le plus résigné des ours.

Le pire, c’est que cette joute exaltée n’est rien d’autre qu’une mascarade. Les journalistes affectés à la tribune de la presse parlementaire le répètent à l’occasion; les députés qui se querellent devant les caméras, juste après leur joute, peuvent partager des éclats de rire dans les couloirs des allées du pouvoir.

L’une des rares fois où on a senti nos élus bien dans leur rôle de représentants du peuple, c’était lors de la conception de la loi Mourir dans la dignité.

Ce projet capital a été initié par la députée péquiste Véronique Hivon alors qu’elle était sur les bancs de l’opposition. Elle a poursuivi son travail avec doigté au sein du gouvernement de Pauline Marois, avant que cette loi ne soit votée par le gouvernement de Philippe Couillard en 2014.

Il est donc possible pour notre démocratie de nous offrir plus de collaboration, plus de civisme, même pour discuter des dossiers polarisants.

Car ce n’est pas vrai qu’un gouvernement n’est pas capable de travailler avec l’opposition. Comme ce n’est pas vrai que l’opposition n’a de choix que celui de s’opposer à tout ce que le gouvernement propose.

Instrumentaliser le débat sur des sujets cruciaux comme les services de garde, l’éducation, la santé, l’identité et la sécurité n’a qu’un seul nom: la démagogie.

Dans cette instrumentalisation creuse, les plus radicaux de la population ne cherchent que la voie de la confrontation et non celle de la collaboration.

Quant à la plupart des gens, ceux qu’on désigne par la majorité silencieuse, ils s’émeuvent, s’indignent, veulent faire quelque chose, mais ne savent pas comment le faire. Leur indignation passagère soulève une vague qui finit rapidement par s’écraser sur le récif de l’indifférence.

Qui se souvient du printemps érable?

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.