Haroun Bouazzi menacé de mort dans un anonymat presque total

Le 23 mars dernier, des menaces de mort ont été proférées contre le président de l’Association des musulmans et des Arabes pour la laïcité au Québec (AMAL), Haroun Bouazzi. Ces menaces ont été ignorées par presque tous les médias du Québec.

Rappelons la chronologie des faits: le 22 mars dernier, après les tragiques attentats de Bruxelles, Haroun Bouazzi a accordé une entrevue à la télé de Radio-Canada.

Un jour après, deux individus ont proféré sur Facebook des menaces explicites contre le président d’AMAL. Une dénommée Marlene Zielonka a écrit: «Une balle entre les deux yeux mon criss de porc, va faire ta morale dans tes pays sous dévellopé (sic) rempli(sic) d’ignorant(sic) comme toi…». Quant à lui, un certain Daniel Ducharme a publié: «Le fouet jusqu’a (sic) ce que mort s en suivre (sic) pour tout les adepte (sic) du coran».

À part le Journal de Montréal qui a relayé cette information – douze jours après l’incident, faut-il le rappeler? –, à ma connaissance, aucun autre média n’a bronché.

Certes, joint par téléphone, Haroun Bouazzi m’a confié avoir apprécié le soutien qu’il a reçu du gouvernement du ‪Québec par l’entremise de sa ministre de l’Immigration, Kathleen Weil, du Parti québécois par son porte-parole en matière d’immigration et des communautés culturelles, Maka Kotto, ainsi que d’autres élus du Québec.

Cela dit, est-il normal que nos médias passent sous silence de telles menaces, surtout, au Québec et en 2016?

Comment se fait-il que cet homme honoré récemment par notre Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse en reconnaissance de son combat pour l’avancement des droits et libertés au Québec reçoive des menaces de mort dans l’indifférence presque totale?

Les gens qui rencontrent Haroun Bouazzi savent que ce jeune cadre brillant d’une banque réputée est un activiste progressiste et humaniste qui consacre le plus clair de son temps libre à jeter les ponts entre la société d’accueil et différentes minorités.

Les menaces de mort contre nos personnalités publiques ou contre quiconque sont-elles à ce point banalisées au Québec? Ou c’est juste quand c’est un Haroun Bouazzi qui les reçoit?

Autrement dit, comment nos médias auraient-ils réagi si la victime de telles menaces avait été une autre personnalité publique du Québec, comme Guy A. Lepage par exemple?

Haroun Bouazzi m’a confirmé avoir porté plainte à la police et que ce n’est que sa deuxième dénonciation, même s’il reçoit une avalanche d’insultes haineuses et de menaces, depuis qu’il est devenu porte-parole d’AMAL.

L’affaire est désormais entre les mains de la police.

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