Les héros ont tous 30 ans

Je suis allé voir Gardian of the Galaxy. Une amie m’avait invité. Billets gratis; tu dis pas non à du gratis. Jamais. En gros, un kid de 10 ans voit sa mère mourir devant ses yeux à l’hôpital, sort dehors brailler sous la pluie,  puis se fait kidnapper par des extraterrestres. Tsé, un p’tit mardi soir tranquille. On le retrouve ensuite environ 20 ans plus tard, alors qu’il est un célèbre hors-la-loi.  Il se  fait prendre dans une affaire qui met la galaxie en péril, se fait des amis aussi croches que lui, et tous deviennent des héros.

Ce qui m’a accroché dès le début du film, c’est le bout où sa mère malade lui donne un cadeau en lui faisant jurer de ne pas l’ouvrir avant qu’elle soit morte, ce qui est la chose la plus cruelle à faire vivre à un enfant. Il ne veut pas que sa mère meure….mais là, tu viens de lui donner une solide raison de le souhaiter un peu. Dilemme moral pas cool. Ce qui m’a aussi accroché, c’est quand j’ai vu à l’écran le fameux 20 ans plus tard. Ça varie souvent entre 15, 20 ou 25 ans, mais ça aboutit toujours au même âge : 30 ans.

Je me suis demandé pourquoi, dans la plupart des films de héros qui commencent avec un p’tit cul qui vit un traumatisme, on le retrouve toujours début trentaine, où il sera déchiré entre son ancienne vie de tout croche et son destin, ses pouvoirs, qui lui permettront de sauver le monde. Pourquoi pas début quarantaine? Ou cinquantaine?  Parce que, justement, c’est à 30 ans qu’on est déchiré entre le bien et le mal, entre notre égoïsme immature et nos responsabilités, entre nos mauvaises habitudes et nos nouvelles résolutions. C’est à 30 ans qu’on est à la croisée des chemins, c’est à 30 ans que c’est intéressant de voir quelqu’un essayer, échouer,  se reprendre, et faire finalement le bon choix : sauver le monde et conquérir la belle.

Se réveiller à 40 ans avec un superpouvoir, ça serait plate comme film. Le héros s’en servira juste pour faire le lunch de ses enfants fuckin vite, tasser le char dans la place de parking souhaitée au Costco. Lire dans la tête du commis du Rona pour savoir où sont les poignées de tiroir, rentrer dans sa paire de jean préférée. Se réveiller à 50 ans avec un superpouvoir, c’est pas mieux. Faire apparaître Patrice L’Écuyer dans son salon, voler jusqu’à Cape Cod, être capable de conduire et de faire une sieste en même temps. C’est à 30 ans que c’est intéressant de voir quelqu’un découvrir ses pouvoirs, prendre le contrôle de son destin. Parce que c’est à 30 ans qu’on est déchiré, qu’on choisit : rester un zéro ou devenir un héros.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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