Des vaches abattues à coups de masse au Vietnam

Photo: Animals Australia

La barbarie de certains abattoirs vietnamiens peu scrupuleux a été révélée au grand jour dans une dernière enquête réalisée par l’organisme Animals Australia. Celle-ci montre, vidéos à l’appui, des vaches abattues à coups de massue. Un. Puis deux. Puis trois. Jusqu’à cinq coups avant que la bête, terrorisée, le crâne fracassé, s’effondre.

Choquantes, ces images? Au rayon de l’insoutenable, nous avons rarement vu pire. Trois ouvriers participent à la séance de supplice : deux tiennent l’animal au bout de longues cordes, le dernier sert de bourreau. Les vaches, pendant tout le processus, sont visiblement apeurées. Ayant vu leurs congénères se faire abattre, elles ont conscience de la torture qui les attend.

Malgré la brutalité de la pratique, c’est tout un système qui se profile derrière, toujours abject, et jamais vraiment puni. Déjà l’année dernière, Animals Australia avait mis en lumière la mort d’une violence inouïe infligée aux bœufs exportés d’Australie dans les abattoirs du Vietnam.

Le commerce se compte donc très bien, et les animaux, beaucoup moins, dans les abattoirs du Vietnam. Les règles d’imputabilité qui devraient prévaloir dans ces établissements sont largement bafouées, selon l’organisme, qui s’appuie sur leur enquête et sur des témoignages de travailleurs vietnamiens œuvrant dans les abattoirs. Les étiquettes d’identification qui permettent de retracer la provenance des animaux sont souvent retirées, rendant impossible de retrouver l’exportateur qui a envoyé ces bêtes à l’atrocité.

Les caméras en circuit fermé – CCTV – qui assurent la surveillance et les bonnes pratiques au sein des abattoirs sont, de même, souvent éteintes, ou inopérantes. Pire : cette surveillance dépend des établissements eux-mêmes, qui n’ont aucun avantage à être filmé lorsqu’ils pratiquent l’abattage de masse – à la masse.

Bien sûr, tous les abattoirs d’Asie ne pratiquent pas ce genre de barbarie. Mais les enquêteurs improvisés d’Animals Australia ont identifié onze abattoirs fonctionnant sans accréditation – dont une où les pratiques de massacre à la masse étaient notoires – sans qu’elles soient inquiétées par les autorités.

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En exportant des animaux, il est sans doute difficile de savoir dans quel genre d’établissements ils aboutissent. Les différents ministères de l’Agriculture de la planète doivent s’assurer – et ce n’est pas une mince tâche – que les bêtes qui partent à l’étranger soient traitées dans les règles, de manière à ce qu’elles vivent selon des standards qu’eux-mêmes établissent. Or, il n’est pas de la juridiction d’un ministère de légiférer sur ce qui se déroule dans un pays autre que le sien. D’où la difficulté de s’assurer que les animaux soient traités correctement une fois au Vietnam ou ailleurs, par exemple.

Un ministère peut toutefois condamner des pays étrangers à la suite de révélations semblables à celles d’Animals Australia concernant les abattoirs vietnamiens. Il est à espérer que les gouvernements se dissocient, et tentent de dissocier leurs commerçants dans la foulée, de pratiques aussi barbares. Aucune espèce ne mérite d’être traitée ainsi et la nôtre, bien qu’imparfaite, est capable de beaucoup plus de dignité que ce que ces images peuvent montrer.

Le vidéo qui suit montre des images capables de transformer bien des nuits en cauchemar et son visionnement est, en toute franchise, une expérience absolument déplaisante dont vous pouvez certainement vous passer. La version suivante est «allégée», en ce sens que les passages les plus cruels ont été coupés. N’en demeure pas moins qu’elle est, pour des yeux moyennement sensibles, insoutenables. Vous aurez été averti!

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