Le cri du coeur d’une restauratrice fatiguée

Michèle Desrosiers, alias Mitche D., la chef-propriétaire du restaurant le Chien Rose est fatiguée. C’est ce qu’elle a écrit sur son blogue hier, un billet sincère, un cri du coeur.

«J’me croyais ben forte, moi. […] Ça fait deux jours que je braille. […] J’ai réfléchi longuement avant de publier ce texte, mais j’me suis dit que c’était peut-être mieux que je le fasse, pour vous montrer qu’être chef propriétaire d’un resto c’est pas pantoute toujours le fun ou ben beau, ou alors comme dans les films comme on pourrait le croire.»

Dans ce texte, la femme qui a ouvert son restaurant, rue Fleury il y a deux ans, raconte ce qu’est la vie de restauratrice et l’effet que ça a sur elle. Une réalité loin du glamour que laisse présager les médias. À la télé, on parle beaucoup des chefs. Dans les magazines et les journaux aussi. Mais jamais on ne parle du côté sombre de la profession: des longues heures à travailler, de la faible rentabilité des restaurants, de l’enjeu de trouver de la main-d’oeuvre qualifiée, du rapport parfois difficile avec les clients, des problèmes techniques, etc.

Pour en rajouter une couche, la restauratrice a dû fermer son Chien rose, à la suite d’un (deuxième) dégât d’eau. Le stress des rénovations s’ajoutant à sa grande fatigue.

«Je comprends maintenant pourquoi le métier de chef cuisinier est dans le top 3 des métiers où les gens se suicident le plus», écrit-elle, avant de préciser qu’elle n’a pas d’idées suicidaires.

Avec ce billet, Mme Desrosiers brise le silence. Bien que d’autres chefs aient relaté ces difficultés avant elle, la manière très personnelle qu’elle a de livrer son message, nous fait nous rendre compte de l’ampleur du problème. On ne peut que lui souhaiter que les choses rentreront dans l’ordre pour elle et pour tous ses collègues qui vivent des situations similaires.

Pour lire son texte ICI.
ICI, un texte paru sur le blogue eating.be en lien avec le sujet.