Au supermarché: peut-on savoir ce que l’on achète?

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Claire Harvey est rédactrice en chef du service d’agence de presse Option consommateurs.

Peut-on savoir ce que l’on mange? Depuis plus de dix ans, Option consommateurs et divers organismes sociaux réclament en vain l’étiquetage obligatoire des Organismes génétiquement modifiés (OGM). Les consommateurs n’ont-ils pas le droit de connaître ce que leurs aliments contiennent?

Au Canada, il n’existe aucune norme visant à rendre l’étiquetage obligatoire pour les aliments avec OGM. En vertu de la Loi sur les aliments et drogues, Santé Canada exige l’étiquetage obligatoire seulement si les aliments génétiquement modifiés présentent un risque pour la santé, s’il y a une substance allergène ou s’il y a eu un changement dans la composition de l’aliment. Dans le monde, cet étiquetage est exigé dans une soixantaine de pays, dont l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Brésil. Le Vermont deviendra sous peu le premier État américain à rendre obligatoire l’étiquetage des aliments génétiquement modifiés. Cette mesure devrait entrer en vigueur en juillet 2016. Une trentaine d’États envisagent d’emboîter le pas au Vermont. Qu’attend le Canada?

Toujours plus petit…
Ce n’est pas le seul problème dans le domaine de l’agroalimentaire, loin s’en faut. Soulignons, par exemple, cette pratique consistant à réduire subtilement la quantité d’un produit sans en changer le prix. Cette pratique, connue sous le nom de sous-dimensionnement, de l’avis des experts en marketing, est de plus en plus répandue. Cela se fait de différentes façons. Une boîte de céréales peut se retrouver avec 20 g de moins sans que le format de son emballage n’ait été modifié. Une autre tactique utilisée consiste à modifier l’emballage sans que le produit ne semble plus petit qu’avant. Par exemple, les pots de yogourt seront moins remplis que d’habitude ou il y aura moins de barres tendres qu’auparavant dans les boîtes. Ou encore, le fabricant mettra de l’air dans l’emballage pour augmenter le volume d’un produit. C’est, par exemple, respectivement le cas pour certains sacs de croustilles ou certains contenants de yogourt. Le sous-dimensionnement est légal, mais certainement pas moral.

Autre source de mécontentement? Afficher un produit en solde alors qu’il est offert à prix régulier, ou encore d’omettre le prix d’un article, même si cela contrevient à la Loi sur la protection du consommateur. Selon celle-ci, les commerçants doivent indiquer le prix sur chaque produit ou sur chaque emballage. Si un commerçant choisit de s’exempter de cette obligation, il doit afficher le prix sur une étiquette apposée sur la tablette et respecter la Politique d’exactitude des prix. Lors de cet exercice, les inspecteurs ont constaté que le taux de conformité aux règles concernant l’indication des prix était de 69% et celui concernant l’étiquetage sur la tablette était de 31%. Dans les deux cas, l’Office a observé une hausse importante du taux de conformité lors de la seconde série d’inspections. Reste que bon nombre de clients se font rouler dans la farine. Espérons qu’elle soit exempte d’OGM.

Pour en savoir plus sur le sous-dimensionnement, consultez cette recherche d’Option consommateurs.

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