À toi qui as servi de punching bag en 2015

Catherine Gendreau remporte la palme des meilleurs voeux de 2016. Son hymne à la résilience a été aimé, commenté et partagé sur Facebook. Métro, avec la bénédiction de son auteure, vous en fait cadeau.

À toi qui as eu une année de marde, qui as perdu ta job, à toi qui as perdu ton chum, ta blonde, à toi qui as perdu ton appart repris par ton propriétaire menteur qui disait vouloir y installer ses 8 grands-parents en perte d’autonomie.

À toi qui as passé au feu, qui as fait une fausse couche et qui possèdes encore des toutous et des cartes de félicitations pour cette grossesse qui ne sera jamais menée à terme, toi dont les amis sont morts, par maladie, par accident, par tragédie vue aux nouvelles.

À toi qui as osé dénoncer l’inacceptable, et qui t’en sens encore coupable, esti.

À toi qui as mené, jour après jour, heure après heure, un combat contre les préjugés, contre le sexisme, le racisme et l’ignorance.

À toi qui as continué ta petite vie qui t’ennuie mortellement, mais que tu ne sais plus quitter, parce que cibole!, comment? Toi pétri-e de doutes et de fantasmes de fugue.

À toi qui as osé aller voir ailleurs si tu y étais, et qui es revenu-e encore plus magané-e qu’au départ, humilié-e.

À toi, je souhaite que 2016 te soit plus douce, plus vivante, plus harmonieuse.

Je te souhaite ce qu’on souhaite à ceux qui reviennent de loin, même s’ils ne sont jamais partis vraiment.

Des amis, de l’amour, de la santé et des petits animaux doux (des chats, de préférence, mais heille, tu fais ben ce que tu veux).

Pis je te souhaite encore ici, si tu le désires, parce que tu contribues, parfois sans le savoir, à ouvrir des portes, à entamer des dialogues, à rêver de plus et de mieux.

Je ne te sortirai pas la fameuse phrase «ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort», c’est pas toujours vrai.

Je suis plus pragmatique : ce qui ne nous a pas encore tués nous a laissés en vie.

On va partir de ça. Tous ensemble. Ça devrait être faisable.

– Catherine Gendreau