Tout le monde veut aller au ciel, mais personne ne veut mourir

Comme le chantait si bien Petula Clark : «Tout le monde veut aller au ciel, mais personne ne veut mourir.» C’est à cette chanson et au «grand» paradoxe qu’elle expose que j’ai pensé la semaine dernière alors que je revenais du lancement des 5 à 7 d’un nouvel espace multidisciplinaire à Griffintown…

Du bien beau monde, il y a en avait dans l’antre de cette ancienne usine revampée. Vêtus de leurs plus beaux atours, les filles et les garçons se pavanaient, verre à la main, mais surtout ils se regardaient comme je n’ai jamais vu des gens se regarder. Cherchez le paradoxe et vous le trouverez ici : filles et garçons se zieutaient comme s’il n’y avait pas de lendemain, mais personne ne s’adressait la parole!

Des sourires, oui, il y en a eu; des coups d’œil se voulant langoureux, aussi; mais pas un mot d’échangé, comme si tout ce beau monde avait perdu l’usage de la parole! Je me permets donc de remanier la chanson de Petula : en 2012, «Tout le monde veut trouver l’âme sœur, mais personne ne veut se parler»!

J’ai senti dans les regards lancés qu’il y avait une envie incommensurable d’aller vers l’autre. J’ai perçu que, dans les coups d’œil lancés à la dérobée, il y avait un profond désir de voir si l’autre était «la bonne» ou «le bon». C’est comme si, dans cette marée de monde, nous étions tous des enfants muets de cinq ans ayant perdu leur mère au centre d’achat qui, en croisant le regard de chaque inconnu, se demandaient par leurs yeux implorants : «Est-ce toi, ma maman?»

Vous trouvez peut-être que je délire un peu, mais c’est comme si, après avoir observé le comportement des gens à cette soirée, cela m’avait sauté aux yeux comme une révélation : on n’est PLUS capables d’entrer en communication avec l’autre. Et si on n’est PAS capables de se parler, ne vous demandez pas pourquoi on est tous une bande de célibataires courant les 5 à 7, mais ne rencontrant jamais personne!

On était comme des sardines entassées sur deux terrasses à cette soirée, et on ne sentait aucun sentiment d’ouverture à l’égard de l’autre. On aurait cru que, même si on était des centaines de gens voulant passer du bon temps, on était tous dans notre petite bulle…

Je crois que, dans la vie en général, il va falloir commencer à essayer de résoudre cet immense paradoxe qu’est le fait que tout le monde veut trouver l’amour, mais que personne n’est très ouvert à l’idée d’entrer en contact avec les gens du sexe opposé.

Puisqu’on part vraiment de loin, je propose qu’on commence simplement par se dire «Bonjour». Qui sait où cela pourrait nous mener?

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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