Des enfants bien élevés

Le monde serait si simple pour certains si on avait tous le rêve d’aller entendre Michel Louvain en concert et de se faire autographier nos couches backstage. Mettons-nous tous des barbes blanches et des pantalons montés jusqu’en bas du menton.

Personnellement, on commence à «maturer»… En âge, on s’entend : après tout, vous lisez nos chroniques chaque jour et vous voyez bien que le fond un peu «ado attardé» (comme le dirait si bien notre vieux pote Richard Z. Sirois), bien que s’estompant peu à peu, restera toujours présent en vos Justiciers préférés! N’ayez crainte!

Du haut de nos 30 ans bien sonnés, on est bel et bien sortis de cette phase où les «plus vieux» font la sourde oreille à chacun de nos arguments, comme si, avant 30 ans, on était perpétuellement des ados rageurs qui claquent la porte de leur chambre pour des peccadilles.

PEU IMPORTE QUE LA CAUSE SOIT JUSTE OU NON.

Si vous n’êtes plus aussi jeune qu’avant, rappelez-vous quand vous aviez le goût qu’on vous prenne au sérieux. Il vous arrivait de déraper. Si vous aviez toujours été parfait et n’aviez rien appris par essais et erreurs, vous seriez un citoyen drôlement inutile, non?

Savez-vous quoi? Les jeunes ont raison d’être en colère.

Quoiqu’en disent certains jeunes-vieux, certains donneurs d’opinion vaguement fascistes et même certains politiciens véreux dont la ligne de parti est de démolir la jeunesse à grands coups
de matraques pour faire oublier leur propre malhonnêteté. Crasse.

Pendant que les ex-ministres du gouvernement en poste se targuent d’accepter des billets de spectacle dans les loges du Centre Bell pour y voir Céliiiiine… N’y voyez pas une craque poussée contre notre monument national musical, mais bien contre l’intonation niaiseuse de l’ex-ministre en question.

Ben oui. C’est des billets pour Céline. Achète-toi-s-en, chose si t’en veux. Ça, ça valait 11 millions en contrats? Non, mais pouvez-vous imaginer une réponse plus irresponsable, plus décousue, plus stupide? Pas nous.

On peut bien représenter Gabriel Nadeau-Dubois en Ben Laden ou le ridiculiser parce qu’il défend les étudiants contre vents et marées, ça reste des blagues, mais c’est faire preuve d’imbécillité ou de mauvaise foi que d’embarquer aussi facilement dans le jeu de Charest et de ses sbires.

Personne ne mérite d’être isolé, réduit au silence ou ignoré comme nos étudiants le sont présentement. Les médias «dénoncent» leurs «méfaits» ou leurs leaders qui ne plaisent pas toujours parce qu’ils refusent de condamner leurs camarades.

La justice. La solidarité. Le respect. Ça vous rappelle quelque chose?

Ce serait le boutte. Qu’on leur demande de condamner le ras-le-bol généralisé envers un gouvernement corrompu.

On aurait vraiment mal élevé nos enfants.


Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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