Vers le Carnaval de Barranquilla

Photo: Lydiane St-Onge

Plus d’un million de personnes ont convergé, il y a un peu moins de deux semaines, vers un endroit pour la durée d’un week-end: la ville de Barranquilla, en Colombie.

C’était l’événement de l’année: des gens de partout en Amérique du Sud se sont donné rendez-vous. La raison: le troisième plus gros carnaval du monde, rien de moins!

Je n’avais aucune idée qu’il pouvait exister un aussi gros événement à moins de deux heures de route de l’endroit où je me trouvais. Mais, je ne pouvais pas manquer la chance de voir la culture colombienne dans toute sa splendeur!

Je me suis rendue à la station d’autobus avec la ferme intention de partir pour Barranquilla dans les heures suivantes. En m’exprimant dans un espagnol très «de base», j’ai essayé d’expliquer à la dame au guichet que je désirais me rendre au carnaval. Je ne sais pas si elle m’a prise en pitié, mais j’ai obtenu le dernier siège d’un autobus qui partait 10 minutes plus tard! Wahouuuuu!

Tous les gens de mon auberge de jeunesse me disaient que ce serait impossible de trouver un endroit pour dormir à Barranquilla, ou même du transport pour s’y rendre. J’ai parfois une «tête de cochon» et une détermination à toute épreuve… et j’ai décidé de faire confiance à la vie!

En voyant les paysages défiler et les heures passer, j’ai commencé à réaliser que je n’avais nulle part où dormir ce soir-là et qu’il commençait à se faire tard.

Le terminus était à au moins 45 minutes du centre-ville. J’aurais dû descendre avant, mais j’avais manqué mon arrêt. J’ai demandé à plusieurs chauffeurs de taxi s’ils pouvaient me conduire, et tous m’ont répondu que c’était trop loin…

Et là, quelqu’un m’a touché l’épaule, et c’était un ami de l’Argentine, Nicolas, que j’avais rencontré à Santa Marta! «Lydiane, que fais-tu ici?» Quel soulagement de voir quelqu’un que je connais dans cet endroit un peu hostile! Il avait pris l’autobus et lui aussi avait manqué l’arrêt. Avec son espagnol, il a été capable de négocier un transport et il m’a mentionné du même coup qu’il avait réservé une chambre d’hôtel et que, si je le désirais, je pouvais dormir sur le plancher! Je n’ai jamais été aussi heureuse de dormir sur un plancher!

La réceptionniste de l’hôtel nous a dit que c’était deux personnes maximum par chambre. Nicolas avait déjà réservé avec un ami. Il a négocié pour que je puisse seulement laisser mes bagages dans la chambre, en sachant très bien que nous profiterions du changement d’employé pour que je me faufile! Erreur! Quand je suis revenue à 23 h, ils m’ont reconnue et je n’ai jamais pu entrer. Alors, mes bagages et moi, nous nous sommes retrouvés dans la rue à minuit avec nulle part où dormir. J’ai tenté ma chance en appelant une auberge de jeunesse dont j’avais le nom pour voir s’il pouvait me laisser dormir sur le plancher et, miracle, quelqu’un ne s’était pas présenté pour sa réservation, et donc je pouvais avoir le lit. J’ai sauté dans un taxi et 15 minutes plus tard, j’avais un lit douillet qui m’attendait!

C’était le début d’un super week-end au carnaval. Le lendemain matin, j’étais fin prête pour assister à la parade, coincée parmi des milliers de personnes dans une ambiance de fête comme j’en avais rarement vu! J’ai même apprécié le fait d’être aspergée de farine, de mousse et d’eau toute la journée, car c’est la tradition ici! Le soir venu, les rues étaient bondées de gens dansant jusqu’aux petites heures du matin au rythme enivrant des percussions et des tambours. La ville n’a pas dormi le temps d’un week-end, et moi non plus.

Je suis maintenant de retour à Santa Marta pour un repos bien mérité, mais aussi pour commencer à préparer ma prochaine aventure : une expédition de sept jours dans la jungle et les montagnes de la Sierra Nevada. À suivre!

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