La Bataille de Bourassa

Depuis 1997, Denis Coderre en était le roi incontesté – voilà maintenant que le comté de Bourassa devient le terrain d’une bataille à finir. Les élections partielles sont souvent l’expression d’un microclimat qui n’a aucune conséquence sur la suite des choses. Il arrive toutefois, à l’occasion, qu’elles puissent accélérer une tendance et donner du vent dans les voiles ou freiner l’ascension d’une formation politique.

Quatre élections partielles auront lieu le 25 novembre prochain, soit dans Bourassa (Québec), Provencher (Manitoba), Toronto-Centre (Ontario), et Brandon-Souris (Manitoba). Toutes n’auront pas la même incidence sur la suite des choses.

Le NPD sait qu’une partielle peut faire toute la différence. La victoire de Thomas Mulcair dans Outremont a été le début d’un temps nouveau pour sa formation politique au Québec. Il avait fait le choix audacieux de sauter sur la scène fédérale avec un parti qui n’avait fait élire qu’un seul député québécois en 50 années d’existence. Sa victoire aura montré le NPD sous un jour nouveau. Sans être le seul facteur, elle aura cependant ouvert la porte à la vague orange qui déferlera sur tout le Québec en 2011.

Le 25 novembre pourrait aussi être un tournant. Des batailles importantes se jouent dans Bourassa et dans Toronto-Centre, ancien fief de Bob Rae. Dans ce cas, deux anciens journalistes connus se font la lutte. Le NPD pourrait fort bien prendre ce bastion libéral.

Ravir Bourassa représenterait un coup de force pour le NPD. Ce serait une occasion de perpétuer la domination québécoise du parti sous la gouverne de Thomas Mulcair. Justin Trudeau lui-même la considère comme un test. «C’est sûr, a-t-il dit au journal Le Devoir, Thomas Mulcair et moi sommes en train de vouloir démontrer qu’on est l’alternative à Stephen Harper. Au Québec, ce n’est pas M. Harper qui importe, c’est la question de savoir par qui on va le remplacer. Nous espérons tous deux être ce choix des Québécois.»

La perte de bastions libéraux comme Bourassa enverrait le signal que Justin Trudeau peine à s’imposer comme chef. D’ailleurs, le seul fait d’évoquer la possibilité que le comté de Bourassa tombe aux mains du NPD est révélateur.
Bourassa a résisté à toutes les tempêtes depuis 1997. Justin Trudeau sait qu’il joue gros et qu’il a tout à perdre. Si son candidat gagne, on dira que c’est un bastion libéral. S’il perd, il en sera responsable et cela marquera la fin officielle de sa lune de miel. Le 25 novembre il y aura au moins quatre comtés à surveiller, tous des châteaux forts. Ce sera les changements de main qui indiqueront si un vent de changement risque de souffler à la tête du Canada.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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