Contrôler l’incontrôlable?

La rumeur courait depuis un certain temps, c’est maintenant officiel. Le Québec n’atteindra pas le déficit zéro dans le présent exercice budgétaire. De fait, l’échéance est reportée d’au moins deux ans. Certains diront que ce n’est pas tragique, qu’il ne faut pas être dogmatique. C’est vrai! On ne peut demander au gouvernement de contrôler l’incontrôlable. Le contexte économique n’est pas au beau fixe. Il faut cependant voir si ce qui pouvait être contrôlé, l’a été.

L’inflation, la croissance économique mondiale et la baisse de la consommation ont été autant de freins à l’objectif zéro. Et là-dessus, le gouvernement avait bien peu d’emprise. Il pouvait cependant contrôler les dépenses et cet effort figure sans contredit dans la colonne des plus. Par ailleurs, sa capacité à créer un climat propice aux investissements figure clairement dans la colonne des moins. Le début du mandat du PQ aura été marqué par une attitude qui a laissé des traces.

La confiance est un facteur essentiel à la croissance et malgré les efforts des récents mois, madame Marois n’est toujours pas parvenue à s’imposer comme une gardienne forte de l’économie. Il est important que le Québec soit vu comme une terre propice à l’investissement, pas à n’importe quel prix et n’importe comment, mais ouverte tout de même.

Il reste encore des questions sans réponse. Par exemple, le ministre des Finances a déclaré que les mesures de resserrement hypothécaire adoptées par le gouvernement fédéral ont fait ralentir les mises en chantier de 30 % au Québec mais de 15 % dans le reste du Canada. On aurait aimé savoir d’où vient cet écart.

Nous avons tous intérêt à ce que nos gouvernements réussissent à boucler le budget. Pour y parvenir, il faut à la fois contrôler les dépenses et stimuler la croissance. Cela est incontournable pour assurer l’immédiat et préserver l’avenir. Pour y parvenir, il faut se demander comment l’État peut faire mieux. Avec le rapport du Vérificateur général cette semaine, on a pu constater qu’il y a place à l’amélioration.

On ne demande pas au gouvernement de contrôler l’incontrôlable. On lui demande de contrôler ce sur quoi il a du contrôle, tant pour ses prévisions que ses résultats. Car chaque fois que l’on reporte l’échéance d’un budget équilibré, la dette en prend pour son rhume. Et c’est le fardeau des générations futures qui s’alourdit.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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