Pour le meilleur et pour le pire

Gaétan Barrette est capable du meilleur comme du pire. C’est un homme intelligent et déterminé. On aime sa capacité de prendre des décisions sans équivoque. Il est l’antithèse de la tergiversation qui, on le sait, n’est guère inspirante. Il peut être un excellent pédagogue. Il sait rendre concr��tes les contraintes du réseau de la santé et nous convaincre des bienfaits des solutions qu’il propose. Mais – car oui, il y a un mais – il est incapable d’accepter qu’on doute de ses choix. Il insulte systématiquement tous ceux qui osent remettre en question ses prises de position. Il ne peut s’empêcher d’utiliser un langage blessant et déplacé. C’est vraiment dommage. Par ses excès, il nuit à sa cause et à son gouvernement.

Cette fois, c’est un autre prédécesseur qui goûte à sa mauvaise médecine.

Cet été, il avait invité le père de l’assurance maladie Claude Castonguay, Éric Caire et François Legault de la CAQ à prendre leur retraite, dans la foulée de l’affaire Bolduc. Chassez le naturel et il revient au galop. Il sévit à nouveau, en traitant l’ancien ministre de la Santé Réjean Hébert de menteur et de démagogue qui n’a laissé aucun héritage de son bref passage en politique. Triste. Tout ce cirque n’est pas nécessaire, particulièrement lorsqu’on veut accomplir de grandes réformes.

Pour réussir à changer une culture organisationnelle, comme semble vouloir le faire le ministre, on se doit d’être à même de mobiliser le plus largement possible. On doit susciter l’adhésion, et l’affrontement donne habituellement lieu à des blocages qui freinent l’atteinte des objectifs. 

On croyait qu’il avait trouvé un nouveau ton. La signature de l’entente avec les médecins omnipraticiens et spécialistes nous permettait de croire que le Dr Barrette habitait maintenant son rôle de ministre. Cela n’a pas duré longtemps…

Il est clair que Philippe Couillard devra sévir. Il avait d’ailleurs mis la barre très haut cet été en disant à ses collègues : «Si vous vous préparez à dire quelque chose que vous pensez que moi, je ne dirais pas, ne le dites pas, sans quoi vous allez vous rétracter ou je vais vous demander de le faire.» Gaétan Barrette devrait prêter l’oreille aux conseils de son chef, car s’il ne change pas de ton, il pourrait bien devenir prisonnier de son personnage, au risque de ne pas atteindre ses objectifs. Il se retrouvera alors bien seul.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.