Le pari de Stephen Harper

Dès le début des vacances, on savait que l’été politique serait tout fédéral. Les élections à date fixe ne laissaient prévoir aucune surprise. Les yeux rivés sur le déclenchement le 13 septembre, les partis politiques allaient délaisser Ottawa pour profiter de la période des BBQ  afin de roder leur machine. Le ronron normal du pré-électoral allait suivre son cours.

Si la tendance se maintient, dimanche nous serons officiellement en campagne électorale pour les prochains 79 jours. On s’entend, ce sera l’une des plus longues campagnes de l’histoire contemporaine. Stephen Harper fait donc le pari qu’une loooooooongue campagne sera à l’avantage de sa formation politique. Pourtant, il pourrait devoir naviguer avec des vents contraires.

En pré-électoral comme en période électorale, les conservateurs ont le plus gros portefeuille, et de toute évidence Stephen Harper croit que l’argent pourra faire la différence. Difficile à dire s’il a raison aujourd’hui, cependant on peut tout de même imaginer que ce ne sera pas le seul élément à peser dans la balance. Plusieurs campagnes récentes ont permis de démontrer que même sans moyens, il était possible de faire des gains. Au Québec, la campagne du NPD de 2011 en est un exemple. Tout comme celle de l’ADQ en 2007.

Les conservateurs devront donc composer avec plusieurs éléments hors de leur contrôle. On pense au procès Duffy qui reprendra à la mi-août. On y attend, entre autre, le témoignage de l’ancien chef de cabinet Nigel Wright. Que dira-t-il?

Personne ne le sait, mais il est plausible que cela sera des journées perdues puisqu’il sera difficile pour l’équipe conservatrice de rester sur les messages de campagne.

La publication des données économiques risque également d’avoir le même effet, particulièrement si on en croit les prévisions actuelles du Conférence Board qui veulent que la performance canadienne soit la pire depuis 2009.

Le groupe Anonymous compte aussi s’inviter dans la campagne et dévoiler des secrets qu’il dit chers au premier ministre, entre autre sur la  démission de John Baird. Tout cela, sans compter que les adversaires politiques passeront à la loupe le bilan de son gouvernement.  Additionné au goût du changement des citoyens mesuré dans les récents sondages, cela risque de rendre la tâche difficile pour le gouvernement sortant.

Toutefois,  les comités d’action politiques seront encadrés et ne seront limités dans les publicités négatives qu’ils pourront faire. Bien qu’en pré-campagne, les partis d’opposition, pris par surprise, devront ajuster les plans de campagne en conséquence. Cela implique d’échelonner les activités, bousculer les assemblées de mise en candidature, refaire les budgets.

Pari risqué? Stephen Harper est reconnu pour sa finesse stratégique. Il sait que si d’un côté le gouvernement devra répondre de son bilan pendant plus longtemps, de l’autre les partis d’opposition devront répondre aux attaques et tenir le rythme pendant 79 jours.  Dans les deux cas, ce serait du jamais vu à l’heure des médias électroniques et
des médias sociaux.

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