Les ruelles pour stimuler le commerce?

Photo: HCMA (designer du projet)

La réappropriation des ruelles est sans contredit une des grandes tendances du moment en matière de revitalisation urbaine un peu partout sur le continent nord-américain.

Montréal est certes un chef de file dans ce domaine grâce à ses quartiers résidentiels (on compte plus de 300 ruelles vertes sur l’île), mais on ne peut pas en dire autant lorsqu’on observe son centre-ville. À part quelques cas d’exception, comme le Marché des ruelles, où on vend des fruits et des légumes à peine quelques semaines par année, la plupart ne servent qu’à empiler des ordures et à accueillir des camions de livraison.

Remarquez que la situation devrait évoluer l’été prochain puisque la Ville lancera un projet pilote visant à mettre en valeur de trois à cinq ruelles de son centre-ville. Cette initiative devrait permettre de transformer des espaces sous-utilisés et nauséabonds en zones conviviales et habitées au profit des résidants et des commerçants du secteur.

Mais à quoi pourraient ressembler ces ruelles réinventées? Vancouver, qui devance Montréal avec un projet pilote très similaire, a peut-être une partie de la réponse pour nous.

Une association locale de développement commercial, la Downtown Vancouver Business Improvement Association (DVBIA), a inauguré, la semaine dernière, un nouvel espace public qui révèle avec brio le potentiel d’une ruelle autrefois désertée.

Cette ruelle est devenue la toile de fond d’une œuvre d’art colossale qui s’étend jusque sur les murs des édifices adjacents, créant ainsi un véritable effet de surprise auprès des passants. Des paniers de basketball ont été installés pour les jeunes du quartier alors que l’éclairage a été bonifié pour accroître le sentiment de sécurité. Du mobilier incluant quelques tables et chaises de type bistro s’insère aussi dans le décor. Des discussions sont d’ailleurs en cours avec deux cafés longeant la ruelle afin d’installer des terrasses complètes, ce qui permettrait d’activer le lieu sur une base quotidienne.

Deux autres projets pilotes, également financés par la Ville et la DVBIA, devraient voir le jour au cours des prochains mois pour un coût total de 200 000$.

Plus je lis sur le sujet, plus je me rends compte que cette stratégie est ingénieuse sur plusieurs plans. Non seulement elle permet d’activer autrement le centre-ville, mais elle agit également comme une campagne marketing pour les commerçants du quartier. Simplement à observer les répercussions dans les médias sociaux (le mot-clic #MoreAwesomeNow), nul doute que de nombreux curieux (et donc des clients potentiels!) n’hésiteront pas à aller zieuter cette nouvelle vocation urbaine.

Que pourrait-on alors imaginer pour notre propre projet pilote montréalais? Pourrions-nous rêver d’un réseau de ruelles créatives qui formeraient éventuellement un circuit touristique nouveau genre au même titre que nos murales?

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