Les miracles du sociofinancement

Photo: +Pool

Le financement participatif révolutionnera-t-il la façon de concevoir nos villes? Chose certaine, le projet complètement fou de trois jeunes Américains risque d’en inspirer plus d’un ces prochaines années.

Leur rêve? Réaliser l’exploit d’aménager une piscine flottante en face de Manhattan, la +Pool, dont l’eau proviendrait directement de la East River via un système de filtration intégré aux parois latérales du bassin. Une pure folie, quoi!

Eh bien, croyez-le ou non, le projet est présentement en cours! Tout ça grâce au leadership exemplaire de trois amis qui ont réussi à transposer leur propre rêve dans la tête des New Yorkais à la faveur d’une collecte de fonds sur le web. Vous aimez notre projet? Il vous fait fantasmer autant que nous? Aidez-nous à le financer au lieu d’attendre que nos politiciens grattent les fonds de tiroir pour dénicher les budgets nécessaires.

Le concept a fait fureur dès son lancement sur la Toile et a su attirer des donateurs de partout sur la planète. Plus de 275 000$ ont été amassés jusqu’à maintenant, ce qui en fait l’un des plus importants projets de sociofinancement jamais réalisés.

Cette somme a notamment permis de tester, ces derniers mois, la qualité de l’eau du secteur en compagnie de chercheurs de l’Université Columbia, tout en développant davantage le concept avec une firme d’ingénierie locale. Un laboratoire flottant, servant de prototype pour tester leur système de filtration des eaux, vient également d’être installé sur la East River. Même Google a fait le saut dans cette aventure en développant une application permettant de comptabiliser les données des divers tests aquatiques.

L’effervescence entourant le projet a évidemment forcé les autorités locales à s’y attarder. Des discussions sont d’ailleurs en cours pour évaluer la faisabilité du concept et pour déterminer un emplacement potentiel pour cette fameuse piscine. Et si l’échéancier des trois entrepreneurs tient la route, la +Pool pourrait être inaugurée en 2016.

Je ne sais pas pour vous, mais une telle croisade citoyenne (et autant d’ambition) me fait rêver à l’avenir de Montréal.

Pourrait-on envisager, par exemple, une telle stratégie de sociofinancement pour se baigner dans le Vieux-Port? Ou encore pour trouver une seconde vie à l’incinérateur des Carrières dans Rosemont?

Bon, je vous l’accorde, je vois peut-être un peu grand. Mais comme disait l’essayiste français Joseph Joubert, un rêve est la moitié d’une réalité.

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