Adam et Eve ou l’idée mal exploitée
Pour être honnête, j’entamais l’écoute du premier épisode de mercredi avec des préjugés défavorables. Le premier à cause des métamorphoses loin d’être subtiles des protagonistes et le deuxième à cause des critiques dévastatrices que j’avais lues sur l’émission.
Ma conclusion : ce n’est vraiment pas pour moi, mais ce n’est pas que du mauvais non plus.
Au départ, le générique est beau et la chanson de Daniel Bélanger est agréable. La première scène promettait, sans être drôle, c’était quand même charmant de voir la rencontre d’Adam et Eve. Les problème surviennent toutefois rapidement, résultats des brisures de ton. On saute d’époque en époque sans vraiment de lien. Avoir fait un bloc par tranche d’âge aurait plus structuré l’émission et aurait moins fait remarquer les différences entre les tons.
Parce qu’il faut être honnêtes, même si Pierre-François Legendre et Sophie Cadieux sont de bons comédiens, lorsqu’ils font Adam et Eve très vieux, ils ne sont pas loin de la caricature. Du côté des textes, je n’ai malheureusement pas trouvé ça drôle. Cute, oui. Drôle, non.
Il y a deux éléments qui m’ont particulièrement dérangée. Pourquoi Adam et Eve, malgré leur âge qui change, sont toujours en 2012? Je ne comprends pas l’espace-temps exploité. Ça aurait mis de la chair après l’os de les avoir vu jeunes adultes dans les années 60, « mid-age » dans les années 1980 et 1990 et très vieux de nos jours. Ça aurait aussi changé la façon, par exemple, de traiter de l’homosexualité de leur fils. Parce que c’est l’autre chose qui m’a dérangée : l’hyper gai qui sort avec le gars dans le placard, c’était quasi-burlesque.
Bref, rafistolé autrement et sans rupture de ton, Adam et Eve pourrait être une très chouette série. Les vieillissements dans la quarantaine sont réussis, les thématiques abordées universelles et l’idée de suivre le même couple toute une vie est matière à de belles histoires. C’est dommage, mais au final, la série ressemble à de la vieille télé à sketch où l’idée de base est mal exploitée.