Diplomatie-crise : une épine appelée Assange

Ceux qui croyaient que le dossier de Julian Assange allait se régler d’un coup de baguette judiciaire doivent être en train de se rhabiller. Au lieu d’une simple procédure d’extradition vers le voisin suédois,  le royaume d’Angleterre se retrouve au cœur d’un imbroglio diplomatique avec l’Équateur.

En effet, la décision de Quito d’accorder l’immunité diplomatique au fondateur de Wikileaks met aujourd’hui le 10 Downing street dans la difficile situation d’égratigner son image ou la Convention de Vienne. Le gouvernement britannique réfléchit à plusieurs possibilités, y compris celle visant à faire constater par un tribunal une violation du droit international par l’Équateur, et ainsi retirer légalement le statut diplomatique de l’ambassade, selon le journal The Guardian.

Les autorités britanniques ont brandi toute la semaine la menace d’investir l’ambassade d’Équateur, pour y déloger le cyberactiviste accusé de viol et d’agression sexuelle en Suède. Sauf que la seule présence d’un individu, même recherché, ne justifierait pas l’utilisation de la fameuse loi de 1987 sur les locaux consulaires et diplomatiques permettant de lever l’immunité diplomatique d’un consulat ou d’une ambassade sur le sol britannique.

Ceci dit, le dilemme n’est pas seulement anglais, il est aussi équatorien, car on ne voit pas comment Assange pourrait mettre le nez dehors sans se faire prendre par les policiers qui surveillent les différentes portes de l’immeuble qui ne dispose, malheureusement pour lui, d’aucun stationnement intérieur. Et là encore, il aurait fallu qu’il mette le pied sur le sol anglais entre le véhicule diplomatique et l’avion.

Les scénario que pourraient tenter l’Équateur sont légion. On parle de la possibilité d’utiliser un container comme valise diplomatique pour transporter Assange ou de le doter d’un statut de diplomate, mais le seul qui paraisse viable, aux yeux des spécialistes, est la demande d’un sauf-conduit à la Cour internationale de justice.

Le ministre des affaires étrangères britannique a juré ses grands dieux que Assange ne quittera pas le pays en homme libre. Il n’écarte pas la possibilité que «ce casse-tête diplomatique s’étale dans le temps». Il reste à voir l’attitude qu’auront les autres acteurs dans cette crise diplomatique qui engage la Suède, le Royaume-uni, l’Équateur, l’Australie, pays natal d’Assange, et les États-Unis, où le fondateur de WikiLeaks risquerait la peine de mort.

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.