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Exit les investissements dans l’industrie du tabac, réclament des élus montréalais

«Le tabac tue plus que les accidents de la route, le sida, l’alcool, les incendies, les meurtres et les suicides réunis», affirme André Beaulieu, porte-parole de la Société canadienne du cancer au Québec. Photo: Archives Métro

Des élus montréalais demandent à la Ville de faire le nécessaire pour s’assurer que les fonds de retraite municipaux ne soient pas investis dans l’industrie du tabac.

«On ne veut pas qu’il y ait un message mixte de la Ville, qui [dit vouloir] améliorer la santé des citoyens mais qui investis dans le tabac», a fait valoir jeudi le conseiller municipal de la Coalition Montréal, Marvin Rotrand. Ce dernier a souligné les positions prises par le passé par la Ville, notamment en faveur d’un meilleur encadrement de la cigarette électronique, d’un emballage neutre des produits du tabac et de l’interdiction de fumer dans les parcs et les terrains de jeux pour enfants.

Pendant l’été, M. Rotrand a demandé au président du comité exécutif, Pierre Desrochers, si une part des investissements des fonds de retraite municipaux touchait l’industrie du tabac et le cas échéant, la valeur des montants mis en cause.

«Les investissements des régimes sont de nature privée et les comités de retraite ne sont pas tenus par la loi de divulguer cette information», a indiqué M. Desrochers dans une lettre datée du 23 août.

Il a également expliqué dans sa missive que les régimes de retraite, qui sont administrés par des comités de retraite, sont des «entités distinctes de la Ville». «[La Ville] ne peut pas donner des instructions précises relatives aux placements des régimes, a-t-il écrit. D’ailleurs, plusieurs partenaires sont impliqués dans la gestion des régimes et il serait difficile, voire impossible, d’assurer la prise en compte intégrale des préoccupations de chacun.»

«C’est un manque de transparence», a répliqué la chef de Vrai Changement pour Montréal, Justine McIntyre. Cette dernière siège sur l’un des derniers comités de retraite formés dans un arrondissement, à Pierrefonds–Roxboro. À chaque année, elle assiste à une présentation sur la nature et les rendements des investissements. «Pourquoi cette information ne peut-elle pas être rendue publique? Il faut que cette information soit accessible au public, a-t-elle insisté. C’est une responsabilité sociale de la Ville.»

Pierre Desrochers a précisé dans sa lettre à M. Rotrand que les comités de retraite se soucient malgré tout «des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance».

«Pourquoi ne  pas ajouter le critère de la santé publique dans ces critères», a demandé M. Rotrand, qui a qualifié la réponse de M. Desrochers de «trop facile». Avec l’appui de Mme McIntyre, il entend déposé un motion au conseil municipal du mois de novembre afin que la Ville prenne position contre les investissements dans l’industrie du tabac. Il tentera entre-temps de rallier à sa cause d’autres élus montréalais.

La Norvège, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont déjà renoncé à investir l’argent des caisses de retraite de leurs employés dans l’industrie du tabac, de même que l’Alberta et l’Université McGill, a noté la directrice de l’organisme Physicians for a Smoke-Free Canada, Cynthia Callard. Cette dernière a souligné que ces autorités ont toutes donné «une directive politique» de cesser de tels investissements.

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