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Les raisons du retard dans l’extension du réseau cyclable

Photo: Archives Métro

En 2014, l’île de Montréal s’est enrichie de 31km de rues hébergeant des voies cyclables, pour atteindre les 680km. Si l’objectif de 800km d’ici fin 2015 ne sera pas atteint, c’est principalement pour des raisons techniques et budgétaires. Décryptages.

À Montréal, 34% des travailleurs habitent à moins de 5km de leur travail, c’est-à-dire à moins de 25 minutes de vélo. Pourtant, seulement 4,5% utilisent le vélo comme mode de transport, a déclaré jeudi la PDG de Vélo Québec Suzanne Lareau, lors d’un colloque sur la Mobilité cyclable en milieu urbain.

Si Mme Lareau note les avancées cyclables de la ville qui a vu se développer une réelle culture vélo, elle croit que néanmoins que les montants investis sont insuffisants. «En Europe, la norme minimale est de 20$ par an et par habitant. Pour investir à ce rythme, il faudrait dépenser 36M$ par an en fonds publics alors que ce n’est que 10M$ par an actuellement», dit-elle.

Ce n’est pas le manque de volonté qui anime la Ville, répond en substance Katie Tremblay, ingénieure à chef d’équipe à la Direction des transports. Elle a détaillé la quantité de contraintes qu’il faut surmonter pour voir le réseau augmenter. «En début d’année, on part avec 100km de programmation, ça c’est la ligne de désir», dit-elle. La Ville doit alors évaluer la faisabilité de chaque tronçon: la largeur de la rue est-elle suffisante? Le débit véhiculaire le permet-il? Quels sont les besoins de stationnement? Le nombre de kilomètre est alors revu à la baisse.

«Ensuite, on évalue l’intégration des besoins», ajoute-t-elle. Faut-il refaire la rue? Va-t-on devoir remplacer le réseau d’aqueducs? La STM veut-elle plutôt y faire des voies réservées? Y a-t-il déjà trop de chantiers routiers dans le secteur? Le nombre de kilomètre est encore revu à la baisse.

Puis, la Ville lance des études pour avoir les plans et devis avant de pouvoir octroyer les contrats. «Y aura-t-il des soumissionnaires conformes? Seront-ils dans la fourchette d’évaluation? Devront-ils demander une certification de l’Autorité des marchés financiers ? Y aura-t-il des imprévus lors des travaux», résume Mme Tremblay pour illustrer la complexité du processus.

Un processus qui donne toutefois des résultats. Selon les données de l’Université McGill, l’aménagement de pistes cyclables permet de doubler l’achalandage sur un axe routier tout en réduisant de 15% les risques de blessures.

Des idées inspirantes
Même si Montréal est un des leader en Amérique-du-Nord pour la pratique du vélo, la ville à intérêt à regarder ce qui se fait du côté de l’Europe. Voilà quelques idées inspirantes venues de Nantes.

1. Autoriser le virage à droite au feu rouge pour les cyclistes. «En trois ans, on a eu aucun accident», clame Jacques Garreau, VP de Nantes-Métropole, en visite à Montréal.

panneau

2. Construire des vélorues où les cyclistes ont la priorité et 900 places de stationnement abritées et sécurisées proche des gares.
vélorues

3. Subventionner à hauteur de 25% l’achat de 3000 vélos à assistance électrique et de «cargo bikes».
cargobike

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