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De l’amour pour les femmes assassinées ou disparues

Photo: Mario Beauregard/Métro

Quelques centaines de personnes à Montréal ont bravé un froid intense, dimanche, jour de la Saint-Valentin, pour témoigner de leur amour et de leur solidarité envers les femmes disparues ou assassinées et leurs familles.

«Je sais qu’il fait froid, mais ce que nous faisons aujourd’hui peut réchauffer le cœur de beaucoup de familles au Canada», a affirmé Michèle Audette, ancienne présidente de l’Association des femmes autochtones du Canada.

Les participants à la marche se sont réunis autour de 15h au métro Saint-Laurent et ont défilé sur la rue Saint-Laurent jusqu’au boulevard Sherbrooke. Les chants, battements de tambours et paroles d’espoir des personnes présentes à la marche étaient dirigées vers les 1181 femmes autochtones du pays dont l’assassinat ou la disparition a été rapportée à la police.

L’une d’entre elles, Cindy Ruperthouse, originaire de la réserve algonquine Pikogan, près d’Amos, n’a pas été revue depuis deux ans. «Elle appelait régulièrement sa famille et à un moment donné, il n’y avait plus de nouvelles, personne ne la voyait», a rapporté sa petite-cousine Françoise Ruperthouse, qui était présente à la marche.

Le gouvernement du Canada a débuté les consultations publiques pour définir les paramètres de la commission d’enquête sur ces disparitions, qu’il a annoncée peu de temps après son arrivée au pouvoir. Mais plusieurs personnes présentes à la marche ont souligné la nécessité de continuer à mettre cette cause de l’avant.

«Il faut tenir ce genre de marche pour que le gouvernement aille plus vite et qu’on ait des réponses, a poursuivi Mme Ruperthouse. J’ai l’impression que les enquêtes ne sont pas faites de la même façon quand c’est une femme autochtone qui disparaît. Les démarches ne sont pas faites aussi rapidement.»

Mélanie Radilla, membre du collectif Missing Justice, qui a organisé la marche, est aussi de cet avis. «Récemment, les médias ont beaucoup parlé des disparitions des jeunes filles qui ont fugué. C’est bien, mais quand les femmes autochtones disparaissent, on ne voit pas la même chose», a-t-elle commenté.

Le gouvernement doit reconnaître les racines historiques du problème de violence envers les femmes autochtones, estime également Missing Justice. «Avant la colonisation, les femmes autochtones étaient prédominantes dans leurs communautés. Elles avaient des rôles politiques, a rapporté Mme Radilla. Ça a été balayé avec la loi sur les Indiens, notamment.»

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