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Climat: des dirigeants réclament de l'audace

Bruce Cheadle, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Des dirigeants d’entreprises canadiennes qui emploient au total plus d’un million de personnes invitent le premier ministre Justin Trudeau et à ses homologues des provinces et territoires à faire preuve d’audace dans la croissance propre et l’action climatique, notamment en imposant une taxe sur les émissions de carbone.

Une lettre ouverte envoyée aux premiers ministres a été publiée jeudi matin, à l’approche d’une rencontre prévue au début du mois prochain, à Ottawa, lors de laquelle le gouvernement fédéral souhaitera finaliser le Cadre pancanadien en matière de croissance propre et de changement climatique.

La lettre souligne que «le Canada est reconnu pour la clairvoyance des mesures qu’il a su prendre au cours de son histoire afin de tirer parti des possibilités offertes par les changements économiques mondiaux» et ajoute qu’«il est temps de recourir de nouveau à ce leadership courageux».

La liste des quelque 60 signataires inclut des chefs d’entreprise représentant les secteurs pétrolier et gazier, des mines, des produits forestiers, du ciment, de l’aluminium, des technologies de l’information, des banques, des épiciers et des matériaux de construction. Ensemble, ces entreprises affichent des revenus annuels de plus de 300 milliards $.

Par le biais de l’Institut pour l’intélliProspérité, établi à l’Université d’Ottawa, ils ont fait équipe avec des associations pour une énergie propre, des groupes environnementaux, des syndicats et des groupes de réflexion sur l’environnement.

Leur message commun est qu’il est dans l’intérêt du Canada d’agir à titre de chef de file au moment où l’économie mondiale effectue une transition historique.

Cela inclut la tarification du carbone, «un outil clé pour réduire les émissions, stimuler l’innovation et favoriser l’efficacité énergétique», lit-on dans la lettre de deux pages.

Michael Crothers, président de Shell Canada, précise que la lettre ouverte a été rédigée en septembre — avant que l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis ne vienne secouer les différents acteurs des enjeux sur le climat — et qu’elle ne vise pas tant les premiers ministres que les autres acteurs des différents secteurs industriels du pays, avec qui les signataires souhaitent engager la discussion.

Comme l’indique la lettre, les revenus tirés de la tarification du carbone pourront être utilisés pour aider les ménages vulnérables, mais aussi pour aider les entreprises à «demeurer concurrentielles à l’échelle mondiale lors du passage à de faibles émissions en carbone».

Ce message compte cependant son lot de détracteurs.

Lisa Raitt, une ancienne ministre conservatrice qui souhaite maintenant diriger le parti, a critiqué les politiques libérales sur le climat en Chambre, mercredi, affirmant notamment qu’un prix plancher national du carbone «fera augmenter les coûts en général et forcera les entreprises à mettre à pied des travailleurs».

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