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Joly devrait dire non à la SRC, selon l'opposition

Photo: Yves Provencher/Métro
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — L’opposition conservatrice demande à la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, de fermer la porte à l’injection de nouvelles sommes dans CBC/Radio-Canada.

La proposition de la société d’État d’abandonner la publicité en échange d’une hausse de son budget annuel de 318 millions $ a rebondi à la période des questions en Chambre, mardi.

Le député Peter Van Loan s’est élevé contre l’idée, faisant valoir en posant sa question que le «pauvre contribuable» ne devrait pas avoir à payer «pour toujours» parce que les publicitaires «abandonnent les émissions de CBC».

La ministre Joly, qui est responsable de la société d’État, a répliqué à l’élu conservateur qu’elle était à l’écoute de toutes les suggestions formulées dans le cadre des consultations sur l’avenir du contenu canadien.

«Ce que nous avons entendu au fil de ces consultations, c’est que les Canadiens aiment CBC», a-t-elle tenu à souligner en anglais, provoquant rires et hauts cris dans les banquettes de l’opposition.

Le député Van Loan est l’un de ceux qui se sont rangés derrière la candidate à la chefferie conservatrice Kellie Leitch, laquelle a récemment appelé au «démantèlement» du radiodiffuseur public.

Un autre député qui brigue le poste, Maxime Bernier, a pour sa part réagi à la proposition de CBC/Radio-Canada dans un courriel en anglais intitulé «LOL CBC» envoyé à ses militants, mardi matin.

«Si la CBC pense qu’elle obtiendra 400 millions $ (sic) additionnels du contribuable, elle aura une surprise», écrit le Beauceron avant d’inviter le destinataire à faire un don de 5 $ à sa campagne.

Dans un mémoire déposé lundi dans le cadre de la consultation publique d’Ottawa, la société d’État chiffre à 253 millions $ le montant annuel généré par ses revenus publicitaires actuels.

Pour justifier les 318 millions $ réclamés, CBC/Radio-Canada souligne que le reste de la compensation servirait à financer le contenu qui viendrait remplacer le temps publicitaire éliminé.

Le plan ferait augmenter de 12 $ la subvention annuelle pour chaque contribuable canadien, la faisant ainsi passer à 46 $.

Le Groupe TVA a réagi mardi par voie de communiqué, qualifiant d’«ahurissante» l’idée de retirer la publicité des ondes en échange d’un financement public rehaussé sans une révision préalable du mandat de la société d’État.

«CBC/Radio-Canada demande le beurre et l’argent du beurre: plus d’argent, moins de risque financier, aucune interruption publicitaire et (…) aucune limite sur sa capacité à concurrencer les diffuseurs privés», a dénoncé la présidente et chef de la direction, Julie Tremblay.

«C’est la recette parfaite pour assener un coup fatal aux autres diffuseurs canadiens», a-t-elle prévenu.

Dans son mémoire, CBC/Radio-Canada souligne que le montant versé par le contribuable canadien resterait bien inférieur au niveau de financement de diffuseurs publics comme la BBC, au Royaume-Uni, qui reçoit 114 $ par habitant, tout en étant exempt de publicité.

Le Syndicat des communications de Radio-Canada a souligné dans un communiqué qu’il revendique cette hausse «depuis plusieurs années».

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