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Oléoducs: les libéraux de C-B digèrent la décision

Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Les députés libéraux serrent les rangs. Au lendemain de l’approbation du projet d’oléoduc de la société Kinder Morgan, impopulaire en Colombie-Britannique, plusieurs élus de cette province se disent ouvertement déçus mais se montrent solidaires face à la décision du gouvernement fédéral.

Plusieurs des élus libéraux britanno-colombiens ont admis mercredi que ce verdict leur causait une certaine déception, puisque le projet énergétique de Trans Mountain est très impopulaire auprès de leurs commettants.

En annonçant la décision du gouvernement fédéral, mardi, le premier ministre Justin Trudeau a insisté sur le fait que celle-ci n’avait pas été prise pour des raisons politiques, mais bien parce qu’elle est «dans l’intérêt du pays, de tous les Canadiens».

C’est cet argument qu’ont mis de l’avant la plupart des libéraux de la Colombie-Britannique croisés en marge de la réunion du caucus de leur parti. Seule l’une d’entre eux, la députée de longue date Hedy Fry, a dit que la décision pourrait lui coûter des votes au prochain scrutin.

«C’est un enjeu qui tient vraiment à coeur aux gens de ma circonscription, et cela va me causer des problèmes», a dit l’élue de la circonscription de Vancouver-Centre, qui s’est prononcée contre Kinder Morgan.

La plupart de ses collègues opposés au projet d’oléoduc n’ont pas voulu s’avancer sur ce terrain, préférant faire la distinction entre leur rôle, qui est de représenter leurs commettants, et celui du premier ministre, qui est de trancher en tenant compte de l’intérêt national.

«Les gens de ma circonscription m’ont dit ce qu’ils en pensaient, et j’ai communiqué ce message à Ottawa, au cabinet et au bureau du premier ministre. Maintenant, la décision est prise. Je ne suis pas celle qui prend les décisions», a soutenu Joyce Murray.

«En ce moment, je pense davantage à ce que nous devons faire pour nous assurer que les 157 conditions (de l’Office national de l’énergie) soient mises en oeuvre (…) afin de protéger l’environnement de la meilleure façon qui soit», a dit la députée de Vancouver-Quadra.

Sa collègue Pam Goldsmith-Jones dit avoir l’intention de consulter la population de sa circonscription au cours des prochains jours. Elle sait d’ores et déjà qu’elle aura droit à des réactions négatives.

«Cette décision sera très, très difficile (à accepter) pour de nombreuses personnes dans ma communauté. Je sais que des gens sont déçus. Mais ils savent aussi que je ne cesserai pas de travailler pour eux», a-t-elle dit avant la réunion du caucus.

Malgré les dissensions de certains élus de la Colombie-Britannique concernant l’oléoduc, le caucus demeure uni et se range derrière la décision du cabinet, a assuré le ministre de l’Infrastructure, Amarjeet Sohi.

«Nous sommes une équipe très solide et nous avons différents points de vue, évidemment, et nous respectons ces points de vue», a déclaré le ministre albertain.

Le gouvernement fédéral a donné mardi son approbation au projet de Kinder Morgan, qui ferait passer de 300 000 à 890 000 barils de pétrole par jour la capacité de l’oléoduc qui relie déjà l’Alberta à son terminal du port de Burnaby, près de Vancouver.

À son arrivée au parlement, mercredi matin, le premier ministre Trudeau a réitéré que cette décision ne ferait clairement pas l’unanimité. «Il y en aura des gens mécontents, ça on le sait», a-t-il affirmé avant la réunion du caucus libéral.

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