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Bernard «Rambo» Gauthier crée un parti

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot / La Presse Canadienne
Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Bernard Gauthier, le représentant syndical de la Côte-Nord surnommé «Rambo», a choisi de se lancer en politique active en créant son propre parti, mardi, bien déterminé à combattre toutes les élites et à devenir la voix de ceux qui n’en ont pas.

En conférence de presse, en se présentant comme un homme en colère, «écoeuré d’être écoeuré» par la classe politique en place, M. Gauthier a brandi la menace d’une guerre civile au Québec si rien ne bougeait sur le plan politique, la population étant excédée, au bord d’éclater, selon lui.

«Ça se peut que ça en arrive jusque-là», a-t-il soutenu, parce que la population «est plus qu’à ’boutte’». Il a dit vouloir s’impliquer en politique active pour éviter ce scénario catastrophe.

M. Gauthier s’en est pris à tous les partis politiques québécois, et particulièrement au Parti libéral du Québec (PLQ) au pouvoir, qui pourrait par ses agissements inciter la population à recourir à la violence, si rien ne change.

«Il y a rien qu’à laisser le Parti libéral aller. Ça sera pas long d’après ‘moé’. Ça aucun sens, estie», a-t-il dit.

Le Québec est «dans ‘marde’» et se dirige tout droit vers un mur, a fait valoir le nouveau politicien de Sept-Îles âgé de 51 ans, qui a fait une sortie contre plusieurs sujets de mécontentement, dont les abris fiscaux et les compressions budgétaires.

«Le Québec est ‘magané’. Il est brisé, le Québec», estime le syndicaliste, qui se dit souverainiste.

Son objectif est de présenter des candidats affichant la bannière de son parti, Citoyens au pouvoir du Québec, dans les 125 circonscriptions du Québec, lors des prochaines élections générales, en octobre 2018.

Le programme du parti, qui veut mettre l’accent sur la démocratie directe, reste cependant à écrire. Il dit vouloir ouvrir son parti aux Premières Nations.

À propos des seuils d’immigration, il se montre prudent et soutient que le gouvernement a «échappé» le ballon. Il se dit inquiet devant la tendance à vouloir accommoder les immigrants.

Fort en gueule, reconnu pour son langage coloré, le chef du parti, qui aime ponctuer son discours de «crisse», «estie» et de «marde» à chaque phrase, s’est posé en défenseur du citoyen moyen, étouffé et brisé par le fonctionnement politique actuel qui ne lui fait aucune place, à ses yeux.

Il reconnaît faire un usage excessif des jurons, mais il juge que cela peut être utile en politique. «Les yeux se lèvent quand tu lâches un bon petit sacre, ça attire l’attention», dit-il.

Il ne recule pas non plus devant la vulgarité: «je le sais que je suis en train de me faire faire l’amour par en arrière sans autorisation, crisse».

Bernard Gauthier veut se présenter dans Duplessis, une circonscription représentée actuellement par la péquiste Lorraine Richard, qu’il a qualifiée de «plante verte» sans vie. Il a proposé de lui succéder pour ainsi «changer de plante».

«On va en mettre une vivante», a commenté le politicien.

Contre toute forme d’establishment, celui qui s’est fait une réputation de fier-à-bras et s’est fait connaître lors de son témoignage devant la Commission Charbonneau, dit vouloir incarner le ras-le-bol des citoyens laissés-pour-compte.

En 2015, le représentant syndical de la FTQ-Construction avait reçu une absolution conditionnelle après avoir été reconnu coupable d’intimidation envers un entrepreneur de sa région.

L’absolution conditionnelle signifie qu’un verdict de culpabilité est rendu, mais qu’aucune condamnation n’est inscrite. Le contrevenant est toutefois tenu de respecter certaines conditions.

Un entrepreneur en construction, Frédéric Boucher, avait porté plainte contre lui, estimant avoir fait l’objet de menaces de violence de sa part, en 2013.

Le juge a donné raison au plaignant, statuant que M. Gauthier avait intimidé M. Boucher par des insultes, invectives et menaces de violence. Le plaignant avait craint pour sa sécurité.

Selon des témoins, M. Gauthier avait notamment lancé au plaignant: «T’attends rien que ça que je t’en crisse une sur la gueule».

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