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PCC: un débat bilingue ardu pour des candidats

Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le premier débat bilingue entre les candidats à la chefferie conservatrice, mardi soir, a mis en relief les difficultés de certains candidats à maîtriser la langue de Molière.

Dès le début de la joute oratoire qui se tenait à Moncton, au Nouveau-Brunswick, il est apparu évident que les députés Lisa Raitt, Kellie Leitch, Deepak Obhrai et Brad Trost peinent à s’exprimer en français.

Ces candidats ont bien tenté d’injecter un peu de français dans leurs réponses en lisant des déclarations préparées dans un cartable posé sur leur lutrin.

Mais malheureusement pour eux, le résultat était la plupart du temps inintelligible.

«Certains de mes collègues vont devoir pratiquer un peu et être meilleur qu’ils étaient ce soir», a laissé tomber le candidat Maxime Bernier en point de presse à l’issue du débat.

«Vous avez vu comme moi, il y en a certains qui devaient avoir leurs notes pour pouvoir s’exprimer en français», a-t-il souligné.

Les principaux concernés ont reconnu qu’ils avaient encore du travail à faire en prévision de la joute oratoire du 17 janvier prochain, à Québec, qui se déroulera exclusivement en français.

«J’étudie en français deux, trois, heures par jour (…) mais pour moi, (c’est) une nouveau (sic) langue», a offert la candidate Leitch dans un français plus qu’hésitant en point de presse.

«Je pense que le prochain premier ministre doit parler en français et en anglais pour la prochaine élection en 2019, et pour moi, je vais parler en français et je vais (battre) M. Trudeau», a-t-elle enchaîné.

Sa collègue Raitt a pour sa part affirmé qu’elle «travaille chaque jour» sur son français, tandis que Brad Trost a soutenu que son «niveau de français dépend de la journée» et qu’il est par ailleurs «très nerveux» lorsqu’il s’exprime dans cette langue en public.

Des candidats que l’on avait peu entendus auparavant, plus spécifiquement l’homme d’affaires britanno-colombien Rick Peterson — qui a proposé mardi l’élimination complète de l’impôt sur les sociétés —, ont démontré une bonne maîtrise des deux langues officielles mardi soir.

La présence de 14 personnes sur scène a fait en sorte que le format du débat était, comme ce fut le cas pour le précédent, plutôt rigide, laissant peu de place aux échanges et confrontations entre candidats.

La seule attaque un peu plus corsée est venue de Maxime Bernier, qui y est allé d’une attaque préparée contre sa rivale Kellie Leitch.

«Nous n’avons pas les mêmes problèmes que les États-Unis avec les immigrants illégaux. Je ne sais pas pourquoi Mme Leitch joue une espèce de version karaoké de Donald Trump au Canada», a-t-il lâché à l’intention de la députée ontarienne.

Celle-ci a été comparée au président désigné des États-Unis depuis le début de cette course à la direction, tout particulièrement avec sa proposition de filtrer les «valeurs anticanadiennes» chez les immigrants.

Mme Leitch a riposté un peu plus tard en réaffirmant sa volonté de continuer à parler de cette mesure qui n’est pas «raciste, xénophobe ou anti-immigrant», mais que les «médias et les élites» veulent selon elle ignorer.

Les candidats étaient invités à se prononcer sur une variété de sujets, du système de justice criminelle à l’emploi en passant par le projet d’oléoduc Énergie Est. Sur cette question, l’unanimité régnait: le feu vert doit être donné au pipeline, ont-ils tour à tour martelé.

Le député Steven Blaney a invité Justin Trudeau à «enlever ses doigts collants des processus d’évaluation des projets techniques», tandis que l’ex-ministre de l’Immigration Chris Alexander a promis qu’il parlerait d’Énergie Est «tous les jours» s’il est élu chef de l’opposition.

Les membres du Parti conservateur se choisiront un nouveau chef le 27 mai prochain.

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