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Plan climat de Trudeau: nouvelles mesures

Prime Minister Justin Trudeau responds to a question during question period in the House of Commons on Parliament Hill in Ottawa on Thursday, Dec. 8, 2016. THE CANADIAN PRESS/Sean Kilpatrick Photo: THE CANADIAN PRESS
Fannie Olivier, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — La rencontre fédérale-provinciale sur le climat devrait aboutir sur un document d’une trentaine de pages, qui résumera les actions prises jusqu’à présent pour lutter contre les changements climatiques, tout en proposant quelques nouvelles mesures.

Le premier ministre Justin Trudeau rencontrera vendredi ses homologues des provinces et des territoires, ainsi que des leaders autochtones, pour mettre la touche finale à la «stratégie nationale» de réduction des gaz à effet de serre (GES).

Selon une source au fait du dossier, on retrouvera dans le plan qui sera dévoilé en après-midi les lignes directrices qui devraient guider les deux paliers de gouvernements pour l’atteinte de cibles canadiennes de réduction des GES.

Quelques mesures devraient être annoncées dans des secteurs qui sont pour le moment passés plutôt sous le radar. Des initiatives pour rendre plus vert le domaine du bâtiment et celui du transport pourraient ainsi être avancées.

Les nouvelles mesures ne devraient pas faire trop de remous du côté des provinces et «rendre des choses plus attrayantes pour les consommateurs», a indiqué cette source.

Le Canada s’est engagé à abaisser ses émissions de GES de 30 pour cent d’ici 2030, par rapport au niveau de 2005. Pour y arriver, le gouvernement libéral mise notamment sur la tarification du carbone.

Lors du débat sur la ratification de l’Accord de Paris en octobre, Justin Trudeau avait créé la surprise en annonçant un prix plancher de 10 $ la tonne de CO2 dès 2018, qui grimpera de 10 $ chaque année pour atteindre 50 $ en 2022. Le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, est fortement opposé à cette tarification.

Depuis, M. Trudeau a par ailleurs annoncé l’approbation de deux projets de pipelines — l’augmentation de la capacité de l’oléoduc Trans Mountain et le prolongement de la Ligne 3 d’Enbridge entre l’Alberta et le Wisconsin. S’ils se réalisent, ces projets ne manqueront pas d’alourdir le bilan carbone du pays.

C’est pourquoi Steven Guilbeault, du mouvement Équiterre, espère que le gouvernement présentera un plan aussi détaillé et chiffré que possible.

«Quel est le portait global de tout ça? Qu’on nous mette d’un côté les choses qui vont contribuer à faire augmenter les émissions, et de l’autre, celles qui vont contribuer à les faire diminuer, pour voir si on a effectivement un plan qui nous permet d’atteindre ces objectifs», a-t-il plaidé. M. Guilbeault s’attend à ce que le document présenté vendredi soit bien étoffé.

Le député néo-démocrate Alexandre Boulerice souhaite lui aussi une stratégie bien définie. «Il faut avoir un plan précis, structuré, avec des étapes, avec des échéanciers, avec des objectifs clairs. Sinon, je vais citer Dalida: « paroles, paroles, paroles »», a-t-il ironisé.

«Ils sont très bons, les libéraux, pour faire des discours. Quand vient le temps d’agir, par contre, c’est une autre paire de manches», a-t-il ajouté.

Couillard tardivement

Ce sera la troisième fois que M. Trudeau rencontrera ses homologues des provinces et territoires depuis que son gouvernement a été élu à Ottawa. Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, n’arrivera cette fois que tardivement à la réunion.

Selon son bureau, il prendra part à la rencontre par téléphone seulement, en matinée. Après avoir fait un bilan de fin de session parlementaire à Québec, il s’envolera pour Ottawa, où il devrait arriver à temps pour le souper de travail qui portera sur la santé. On ignore s’il participera au point de presse conjoint des premiers ministres avec M. Trudeau, prévu pour 17h30.

Son ministre de l’Environnement, David Heurtel, de même que celui responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley, le représenteront dans la capitale fédérale lorsqu’il n’y sera pas.

Le dossier de la santé est cher au gouvernement Couillard, qui réclame le maintien des hausses des transferts fédéraux à 6 pour cent par année, alors qu’elles doivent tomber à 3 pour cent dès l’an prochain. Les provinces, aux prises avec une population vieillissante qui nécessite plus de soins que par le passé, sont parvenues à arracher un souper de travail sur la question.

À la sortie de la période de questions, jeudi, M. Trudeau s’est déclaré «content d’avoir une conversation avec les provinces».

«Évidemment, les Canadiens s’attendent à ce qu’on améliore notre système de santé, qu’on investisse adéquatement dans les services dont les Canadiens ont besoin», a-t-il ajouté.

La ministre fédérale de la Santé, Jane Philpott, espère conclure un accord de cinq ans sur les transferts en santé avant la fin de l’année.

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