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Aéroports: des gens d’affaires veulent une réforme

Photo: Getty Images/iStockphoto
Ross Marowits, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Une coalition de chambres de commerce de huit grandes villes du pays demande au gouvernement fédéral de réduire les coûts de transport et le temps consacré aux contrôles de sécurité dans les aéroports, afin de stimuler l’économie.

Dans sa première initiative politique publique, le Conseil des grandes villes canadiennes souhaite que les aéroports internationaux du pays «s’alignent sur les meilleures pratiques mondiales», afin d’attirer davantage de touristes, de stimuler l’activité économique et d’améliorer l’expérience du voyage.

L’organisme regroupe depuis 2015 les dirigeants des chambres de commerce de Montréal, Brampton, Calgary, Edmonton, Halifax, Toronto, Vancouver et Winnipeg. Il a présenté jeudi à Ottawa une liste de recommandations concernant les contrôles de sécurité, l’entrée par la frontière et les visas, de même que la «connectivité des aéroports». Le Conseil souhaite aussi la création de «plaques tournantes multimodales» au Canada, là où les volumes le justifient.

La coalition estime que les sept aéroports les plus achalandés génèrent une activité économique de 59 milliards $ par année et sont responsables de 272 000 emplois.

Les dirigeants souhaitent notamment le recours accru aux technologies, l’adoption de normes internationales en matière de sécurité, et l’utilisation de listes de voyageurs en provenance de pays à haut risque, afin d’accélérer les contrôles.

Aux aéroports internationaux de Londres et de Hong Kong, 95 pour cent des passagers passent les contrôles de sécurité en cinq minutes, note la coalition. Au Canada, la moitié des voyageurs passent en moyenne plus de 15 minutes aux contrôles de sécurité, estime l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien.

Améliorer l’«expérience voyageur»

La coalition recommande d’ailleurs une augmentation des budgets de l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien mais aussi de l’Agence des services frontaliers du Canada, afin de pouvoir répondre à une demande sans cesse croissante. Elle souhaite aussi qu’Ottawa harmonise avec les autres pays ses programmes d’immigration et de «voyageurs dignes de confiance». On devrait ainsi accroître l’usage des contrôles automatisés et n’exiger le visa qu’aux voyageurs en provenance de pays jugés «à haut risque».

L’«expérience voyageur» pourrait aussi être rehaussée — et l’empreinte carbone réduite — en améliorant les liaisons entre les aéroports et les centres-villes, les banlieues et les installations autour des aéroports. On note qu’à Toronto, seulement huit pour cent des voyageurs qui arrivent à Pearson utilisent le transport en commun, alors que ce taux atteint 40 pour cent à Londres, Paris ou Amsterdam.

La coalition souhaiterait aussi que le gouvernement fédéral réduise les taxes, les frais afférents et les loyers aux aérogares, qui font augmenter les coûts de transport et poussent certains voyageurs canadiens à aller prendre l’avion dans un aéroport américain.

Le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, a annoncé en novembre que son gouvernement souhaite réduire les temps d’attente aux contrôles de sécurité dans les aéroports, afin d’atteindre les normes internationales. Il a aussi promis une «charte des droits du voyageur».

Le Conseil des aéroports du Canada a bon espoir de pouvoir apporter des améliorations, après des années de discussions. Le président de l’organisme, Daniel-Robert Gooch, a salué l’apport des chambres de commerce des grandes villes du pays pour une réforme attendue.

Le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, espère que les recommandations de la coalition seront adoptées d’ici un an. «Les solutions proposées existent déjà ailleurs dans le monde. On ne réinvente pas la roue, alors ça ne devrait pas prendre trop de temps.

«Il y va de la réputation du Canada et du bien-être des voyageurs internationaux», a-t-il estimé.

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