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Couillard prend la défense de Perrino

Alexandre Robillard, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le premier ministre Philippe Couillard ignorait jusqu’à tout récemment les détails du mandat confié à Pietro Perrino, lors d’une élection de l’ex-maire de Laval Gilles Vaillancourt, il y a 15 ans.

M. Couillard, qui a nommé M. Perrino dans la haute fonction publique il y a deux ans, a affirmé qu’il n’avait appris ces faits qu’au cours des dernières heures.

M. Perrino a été nommé en 2014 secrétaire général associé du Conseil exécutif, le ministère du premier ministre, ce qui le place au sommet de l’administration gouvernementale, sous l’autorité directe du secrétaire général Juan Roberto Iglesias.

M. Iglesias est l’équivalent du sous-ministre du Conseil exécutif, un titre qui fait de lui le supérieur de tous les sous-ministres de l’ensemble du gouvernement.

Dans une conférence de presse portant sur le nouveau statut de métropole de Montréal, jeudi, M. Couillard a répondu à l’opposition, qui conteste cette nomination.

Le premier ministre a admis qu’il ne connaissait pas l’implication de M. Perrino auprès de Gilles Vaillancourt, qui a reconnu la semaine dernière sa culpabilité à des accusations de complot, de fraude et d’abus de confiance.

M. Couillard a pris la défense de M. Perrino, un résidant de Laval, qui avait été embauché à titre de consultant du Parti PRO des Lavallois, dirigé par Gilles Vaillancourt.

«C’est des faits dont j’ai connu les détails au cours des dernières heures, mais en gros ce qu’on retient, c’est qu’il était consultant durant la campagne de 2001, ce qui est une période de contact, mais qui ne devrait jamais laisser supposer quelque culpabilité que ce soit», a-t-il dit.

M. Couillard a accusé l’opposition d’utiliser un procédé de culpabilité par association qu’il a dénoncé.

«À moins qu’on me présente d’autres faits, je ne vois aucune raison de revoir le statut de M. Perrino ici», a-t-il dit.

La semaine dernière, la Coalition avenir Québec (CAQ) avait rappelé l’implication de M. Perrino, à titre d’investisseur, dans les activités d’une firme de sécurité appartenant à l’homme d’affaires controversé Luigi Coretti.

Accusé de fraude, de fabrication de faux et d’usage de faux pour avoir produit des bilans comptables surévalués, M. Coretti a bénéficié d’un abandon des accusations, en novembre, en raison des trop longs délais des procédures le visant.

Le député caquiste Éric Caire a demandé jeudi qu’une commission parlementaire fasse la lumière sur l’implication de M. Perrino auprès de MM. Coretti et Vaillancourt.

«Ces questions-là, elles sont extrêmement troublantes, et je pense qu’il serait légitime de demander à M. Perrino de nous donner des explications, lui qui dit lui-même que personne ne lui a posé de questions», a-t-il dit.

Dans une entrevue publiée jeudi par Le Journal de Montréal, M. Perrino a déclaré qu’il ne se souvenait pas avoir été questionné sur son implication auprès de Gilles Vaillancourt, avant sa nomination par le conseil des ministres dans la haute fonction publique.

M. Perrino a assuré qu’il ignorait tout des activités criminelles de l’ex-maire de Laval, à qui il a «donné un coup de main pour le positionnement de la campagne, comment identifier leur vote, comment procéder à des sondages maison», sans choisir de candidats ou se mêler de financement politique.

Le député Amir Khadir, de Québec solidaire, a mis en doute la parole de M. Perrino, en affirmant qu’il ne pouvait ignorer que «M. Vaillancourt a oeuvré d’une manière délibérément frauduleuse pour voler l’État, ses citoyens, de millions de dollars, en donnant des contrats gonflés qui ont coûté des centaines de millions de dollars de trop aux contribuables».

«Une personne qui a été associée, comme bras droit, à M. Vaillancourt, dans ses conquêtes, dans ses victoires, à Laval, prétend qu’il n’a rien su, a-t-il dit jeudi. Alors, on va lui demander quelle espèce d’incompétent est-ce qu’il se considère aujourd’hui pour n’avoir rien vu, pour avoir été à côté de M. Vaillancourt, et n’avoir rien vu.»

Le chef péquiste Jean-François Lisée a affirmé que M. Perrino, qui était également un organisateur libéral, n’aurait pas dû être nommé dans la haute fonction publique.

«C’était une erreur de la faire», a-t-il dit en soulignant les liens de M. Perrino avec M. Coretti.

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