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Transferts en santé: toujours pas d’entente

Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le souper de travail qui s’est déroulé vendredi soir à Ottawa ne suffira pas: pour conclure une entente sur la santé, il faudra que les premiers ministres se réunissent encore autour d’une table, estime Philippe Couillard.

Comme l’avaient fait plusieurs de ses homologues avant lui, le premier ministre québécois a prévenu que le sort des transferts en santé ne serait pas scellé à l’issue de ce repas organisé par le premier ministre Justin Trudeau.

Et l’accord ne devrait pas non plus être conclu le 19 décembre prochain, alors que les ministres des Finances, Bill Morneau et de la Santé, Jane Philpott, doivent rencontrer leurs vis-à-vis, a soutenu M. Couillard en point de presse.

Car selon le dirigeant québécois, le processus de négociation d’une nouvelle entente devrait aboutir avec une «rencontre formelle des premiers ministres fédéral, provinciaux et territoriaux».

La principale pierre d’achoppement concerne, sans surprise, le financement. Les provinces et territoires réclament du fédéral qu’il maintienne à six pour cent la hausse annuelle automatique des transferts en santé.

«C’est une question de montant global. Ce montant doit être inclus dans le fonds canadien sur la santé, il doit être récurrent. C’est un peu une pilule empoisonnée d’avoir des fonds à courte échéance», a plaidé M. Couillard.

Le premier ministre québécois a réitéré, vendredi, qu’il avait obtenu l’assurance de son homologue fédéral que le principe d’asymétrie acquis par Québec dans l’entente de 2004 serait contenu dans la prochaine.

«Je veux être très exact: M. Trudeau m’a dit qu’il reproduirait la clause de 2004 dans l’entente éventuelle», a indiqué Philippe Couillard.

«On ne veut pas voir de fonds ciblés pour le Québec, et on ne veut pas voir de reddition de comptes à faire du gouvernement du Québec au gouvernement fédéral», a-t-il martelé.

Questionné à ce sujet en conférence de presse, vendredi, en milieu de soirée, le premier ministre canadien n’a pas fourni de réponses précises. Un peu plus tôt, son bureau avait redirigé les questions à celui de la ministre Philpott.

L’attaché de presse de la ministre, Andrew MacKendrick, s’est contenté d’affirmer qu’il n’est «pas dans l’intention» du gouvernement fédéral de dire aux provinces «comment livrer les soins de santé».

Prolongement de l’entente?

Plusieurs premiers ministres provinciaux et territoriaux ont soutenu vendredi que le gouvernement fédéral devrait envisager le maintien du taux de croissance de six pour cent sur une base intérimaire.

Cette disposition est contenue dans l’accord sur la santé conclu en 2004, qui est venu à échéance en 2014 sans être renégocié. Il doit prendre fin en 2017.

«Prolongeons ceci pour un an afin que nous ayons davantage de temps pour en discuter», a ainsi suggéré en début de journée la première ministre de la Colombie-Britannique, Christy Clark.

Il s’agit en effet d’une «alternative possible», a plus tard convenu son homologue québécois Philippe Couillard. «Certainement, on va en discuter (vendredi) soir», a-t-il dit.

Les dirigeants des provinces et des territoires avaient convergé vers la capitale fédérale pour une journée de négociations sur un plan climatique pancanadien que tous ont signé, sauf la Saskatchewan et le Manitoba.

Le premier ministre Couillard, qui était retenu à l’Assemblée nationale pour la fin de la session parlementaire, n’a pas assisté à ces pourparlers. Il est arrivé juste à temps pour le souper de travail sur la santé.

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