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«Être le Père Noël, c’est recevoir autant que de donner»

Photo: Collaboration spéciale

Alors que la plupart des gens fêtent Noël en famille, moi je passe quelques soirées de décembre à livrer des cadeaux aux petits et grands dans les foyers drummondvillois. À bord de mon traîneau, et parfois accompagné de mon petit lutin taquin, j’use d’imagination afin d’allumer dans les yeux des enfants une étincelle qui leur laissera un souvenir inoubliable.

Je devais avoir 20 ans la première fois que j’ai endossé le costume rouge du Père Noël. Aujourd’hui, 25 ans plus tard, je réalise à quel point personnifier ce populaire personnage m’a permis de grandir sur le plan personnel. Ça a permis à des centaines d’enfants de vivre au maximum la fête de Noël.

J’ai commencé à me promener dans les familles, vêtu de mon habit rouge, afin de passer ma soirée du 24 décembre en bonne compagnie, car chez moi, le souper familial se faisait le 25 décembre.

Au début, je me déplaçais surtout chez des amis afin de leur rendre un service. Avec les années, l’agenda s’est considérablement rempli.

Je commence d’abord par prendre des informations auprès des parents sur les enfants qui seront à la distribution de cadeaux afin de rendre encore plus crédible mon personnage. Alors que l’enfant s’assoit sur mes genoux, je lui lance quelques affirmations à son sujet. Par exemple, je lui dis combien il a été sage à l’école, le nom de son professeur ou que son chat a fait tomber le sapin. Des trucs du genre, vous voyez?!

Même si la plupart des livraisons sont routinière, il m’est arrivé de vivre de belles expériences dont quelques-unes assez émouvantes. Je me souviens d’un homme, âgé de plus de 70 ans, en visite au Canada pour voir sa fille d’origine mexicaine qui s’était mariée avec un Drummondvillois. Quand il s’est assis sur mes genoux, il m’a chuchoté à l’oreille, avec émotion et un accent espagnol: «Je suis vieux et je n’ai jamais pu m’asseoir sur les genoux du Père Noël. Je suis tellement heureux, c’est le plus beau cadeau que je pouvais avoir cette année.» J’en avais les larmes aux yeux.

La situation la plus cocasse s’est déroulée il y a quelques années. J’ai été demandé dans une famille où je n’étais jamais allé auparavant. En arrivant sur place, et en effectuant la distribution de cadeaux, je réalise que ce sont d’anciens voisins de mon quartier. Environ 25 ans se sont écoulés depuis notre dernière rencontre. Je me suis fait un malin plaisir à nommer tout un chacun par leur nom et à raconter quelques anecdotes. J’ai ri dans ma barbe de voir toutes les interrogations sur leur visage. Je pense même qu’ils ont eu peur de moi!

Une autre fois, un enfant a vraiment cru ne jamais recevoir de cadeaux parce qu’il m’avait donné un bon coup de pied sur le tibia. Il croyait que j’étais son père qui était allé se déguiser. Quand il a vu son père entrer dans la maison derrière moi, le pauvre enfant s’est écrasé en réalisant qu’il venait de frapper le vrai Père Noël.

Pour ma part, il m’est arrivé de connaître des soirées plus difficiles. Je me suis déjà présenté à la mauvaise date et je suis déjà entré dans la mauvaise maison! Ce fut toute une surprise pour les résidents. J’ai dû patiner pour me sortir de ces situations critiques.
Pour être un bon Père Noël, il faut savoir se sortir des questions embarrassantes. Et croyez-moi, il y en plusieurs. Comment tu fais pour atterrir sur le toit s’il n’y a pas de neige? Pourquoi ne peut-on pas voir le traîneau? Est-ce que tu peux remettre de l’amour entre papa et maman…?

Que ce soit «mononcle» Marcel, le cousin ou le vrai Père Noël, soyez assuré que les enfants garderont un excellent souvenir du gros bonhomme rouge dans leur maison.

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