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Relations Canada/É-U: une année de changements

Alexander Panetta, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

WASHINGTON — Des notes d’information diplomatiques montrent que des responsables canadiens ont été aux prises avec le même problème qui a tenaillé de nombreux observateurs politiques dans le monde: réussir à comprendre la candidature présidentielle de Donald Trump.

Des diplomates qui ont surveillé l’élection américaine ont régulièrement transmis des notes à Ottawa — dont une datée du 25 mai dans laquelle ils font état de leur difficulté à démêler les contradictions du candidat et à séparer les faits de la fiction.

Ils ont notamment relevé que le candidat républicain parlait d’écraser Daech (le groupe armé État islamique), tout en disant vouloir éviter les imbroglios à l’étranger; de déchirer l’entente nucléaire avec l’Iran, tout en faisant respecter ses conditions; d’être un arbitre neutre entre Israël et les Palestiniens, tout en soutenant la construction de nouvelles colonies israéliennes.

«Les analystes ont décrit sa politique étrangère comme étant contradictoire, souvent mal informée et imprévisible», est-il écrit dans une note de l’ambassade du Canada à Washington, qui fait partie d’une série de notes obtenues par La Presse canadienne en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.

«M. Trump lui-même a déclaré qu’il croyait que les États-Unis devaient être plus imprévisibles», ajoute le document.

Mais les choses devraient s’éclaircir bientôt.

La lecture dans le marc de café et les changements de position incessants lors des discours de rassemblements partisans feront bientôt place à la clarté sur la façon dont entend gouverner celui qui est possiblement le moins conventionnel des présidents de l’histoire des États-Unis.

De l’optimisme

Cette réponse est d’une importance particulière pour le Canada, qui vend les trois quarts de ses exportations aux États-Unis, le proverbial éléphant qui, à chaque tressaillement, envoie des secousses chez son voisin — comme l’avait si bien illustré le père de Justin Trudeau.

Il y a une bonne dose d’optimisme chez les gens qui regardent de près les relations canado-américaines.

Dans des notes envoyées au pays, les diplomates canadiens notent une tendance dans la rhétorique de Donald Trump. Oui, il a menacé de déchirer l’ALÉNA. Non, il n’était pas vraiment clair quant à ce qu’il attend d’une éventuelle renégociation, ni sur sa vision du traité original de 1987 entre le Canada et les États-Unis.

C’est parce qu’il a rarement fait mention du Canada. Il ne s’en est pas plaint, et l’a encore moins menacé.

Lors de chacun de ses discours de campagne électorale, Donald Trump a parlé de construire un mur sur la frontière avec le Mexique — mais lorsqu’on lui parlait d’un mur au nord, il se moquait de l’idée.

Alors que veut le futur président en ce qui concerne le Canada? D’un côté, il a dit qu’il allait approuver l’oléoduc Keystone XL. De l’autre, il a menacé de se débarrasser de l’ALÉNA et croit que les politiques fiscales des autres pays ont pour but de pénaliser les entreprises américaines.

«Je crois que ça va aller», a déclaré Roland Paris, professeur de l’Université d’Ottawa et ancien conseiller en affaires internationales au bureau du premier ministre Justin Trudeau. «Je crois qu’il y a un réel potentiel pour une relation positive et de type « affaires ». (M. Trump) est un homme d’affaires et nos pays ont une quantité énorme d’échanges commerciaux ensemble.»

Dans leur première conversation téléphonique, les deux dirigeants se sont invités à des visites mutuelles, mais aucune décision n’a encore été prise sur le lieu.

Parmi les irritants qui persistent entre les deux voisins et qui pourraient faire l’objet de discussions, on relève la dispute sur le bois d’oeuvre, qui semble se diriger tout droit vers de nombreuses années de litige, comme ce fut le cas dans le passé. Il pourrait aussi y avoir des dispositions Buy American dans le plan proposé d’infrastructures du président désigné — ce qui exclurait les entreprises étrangères.

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