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Les échanges ne se font plus qu'à Noël

Émilie Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le magasinage en ligne, littéralement «en explosion» pendant la période des Fêtes, permet aux Québécois de faire des choix plus judicieux, estime un expert en habitudes de consommation, qui observe aussi que plusieurs choisissent une autre date que le 25 décembre pour offrir des cadeaux à leurs êtres chers.

Les achats par Internet ne sont pas que la panacée des jeunes de la génération Y, souligne d’emblée Benoit Duguay, professeur à l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal et auteur du livre «Consommation et nouvelles technologies. Au monde de l’hyper».

Chez l’ensemble des Québécois, la proportion des achats faits sur le web équivaut, à longueur d’année, au taux des emplettes achetées en magasins, relève-t-il, ajoutant toutefois que ce premier type de magasinage «est un réflexe chez les milléniaux».

«Nous en sommes rendus, en 2016, à ce que les achats en ligne soient aussi importants sinon plus que les achats en magasin.»

Pour déceler les soldes véritablement avantageux dans le brouhaha des ventes d’après-Noël, la recherche Internet permet de gagner du temps et de comparer les prix, les différents modèles d’un même produit et d’effectuer des achats «plus judicieux», explique M. Duguay.

«Si je veux acheter un objet, je commence par m’informer dans des boutiques, je fais différents endroits sur le web. Là, j’ai une bonne idée des caractéristiques des différents modèles et de leurs prix. Comme ça lorsque je serai confronté en magasin ou sur Internet à un prix, je saurai si c’est une aubaine pour moi.»

Le nombre de consommateurs qui orientent leurs choix par des facteurs tels que l’empreinte écologique d’un objet ou sa durée demeure néanmoins relativement bas, selon M. Duguay, bien qu’il note une légère augmentation à ce chapitre.

Les retardataires volontaires

Plusieurs Québécois choisissent d’offrir les cadeaux à un autre moment qu’au matin suivant l’épopée annuelle du Père-Noël, relève le professeur.

«Il y a des gens qui systématiquement attendent après Noël parce qu’ils savent très bien qu’il y aura des soldes importants pas seulement le jour du « Boxing Day », mais durant la semaine suivant (le 25 décembre) (…) alors ils disent « Regarde, tu auras ton cadeau au jour de l’An ».»

Ceux-ci évitent ainsi «le stress économique» ou le stress suscité par les commerces bondés, fait remarquer l’expert, précisant que cette période des soldes est déjà commencée depuis vendredi soir, pour plusieurs commerces, et ne se terminera qu’au mois de janvier.

Selon un sondage réalisé par le Conseil québécois du commerce au détail (CQCD), les Québécois ont bel et bien un intérêt marqué pour les soldes d’après-Noël, alors que 33 pour cent d’entre eux prévoient être au rendez-vous cette année. Le budget moyen qui sera alloué à cette période d’après Noël est de 244$ par personne, évalue l’association.

Il reste que la grande majorité des Québécois ont déjà complété leurs achats des Fêtes au moment du début de cette période d’aubaines, alors que le CQCD cible à 89 pour cent la proportion de ceux qui déposent leurs cadeaux sous le sapin au plus tard le 25 décembre.

La tendance au tout-numérique n’enlève pas à l’importance d’offrir des cadeaux personnalisés, insiste par ailleurs M. Duguay, qui s’attriste de constater que plusieurs offrent de l’argent ou des certificats-cadeaux.

«On lit souvent, dans plusieurs médias, qu’on a dénaturé Noël, que Noël ce n’est pas acheter des cadeaux, c’est être ensemble. Et ils ont raison. Mais l’un n’exclut pas l’autre», conclut-il.

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